La solitude, phase 3 : La chambre de l'inconscient
psycose
Phase 3 : La chambre de l'inconscient
Je m'éveillai en sursaut, dans les ténèbres d'un endroit inconnu. C'était le noir absolu. Mes yeux ne discernaient ni reliefs ni teintes. Un silence morbide se dégageait de cette ambiance intrigante. Je n'avais nulle idée comment j'avais atterri ici, et encore moins combien de temps j'étais resté inconscient...
Étrangement, je me sentais léger. J'irais plus loin, je me sentais vide. Libre de toutes souffrances physiques et morales. D'ailleurs, je ne parvins pas à palper mon propre corps. J'eus au mieux la sensation d'être une substance pensante dénuée de son enveloppe charnelle. Plus j'y réfléchissais, plus cette réalité me paraissait sans précédent : sur le coup de l'épuisement, j'ai finis par mourir !
Sans aide extérieure, au fin fond des montagnes, les raisons de ma mort pouvaient être multiples : mort de froid, de fatigue, de faim...Peut-être étais-je devenu cette proie facile, digne d'un festin, pour les reptiles qui avaient l'habitude de guetter la moindre opportunité, à l'entrée de ma caverne ? Or, Si véritablement j'étais mort, où étais-je ? Dans le monde suprasensible qui sert de transition entre ce bas-monde et l'au-delà ? Étais-je en salle d'attente avant que se prononce la sentence concernant les dérives de mon âme ? Que de questions sans réponses...
Une soudaine colère jaillit en moi. Une frustration exacerbée contre ma propre personne. Je ne pouvais supporter cet effet de choc, à subir un dénouement funeste aussi ridicule : « Honte sur moi !Ayant vécu tel un loup solitaire, dès la première confrontation avec mes semblables, j'ai échoué à endurer leur présence ! Mais méritais-je pour autant de mourir pour si peu ? N'est-ce pas le comble de l'injustice ? Me voilà victime permanente des méfaits de mon isolement ! Ô Solitude, étais-tu donc depuis le début, mon bourreau ? T'ai-je pris, à tort, en tant que maître ? ».
À peine eus-je prononcé mes plaintes qu'un faisceau luminescent apparut en face de moi. Une lumière aveuglante qui éclaira à perte de vue les horizons par sa blancheur éclatante. Se manifesta de cette source scintillante, une silhouette d'une élégance sans pareille. Un homme dont la face me rappela curieusement la mienne, à la différence près : sa prestance imposait l'admiration. Sa chevelure noirâtre jusqu'aux épaules laissait transparaître une forme gracieuse. Un habit mystique qui descendait jusqu'aux chevilles embellissait sa corpulence d'une brillance sidérante.
D'un sourire angélique, il s'approcha délicatement de moi jusqu'à ce que je pouvais désormais respirer la fraîcheur de son souffle. Il lâcha un léger rire avant de s'exprimer avec assurance : « Ne sois pas si pressé de mourir, cher élève...Ton heure n'est pas encore venue ! Cela étant dit, je te souhaite la bienvenue dans la chambre de l'inconscient : le réservoir de tes refoulements ! Il est temps à présent que tu prennes connaissance de la vérité qui se cache derrière ton existence...». (à suivre)