La théologie du K
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La théologie du K
Un Dieu comme ton Roi,
Reste-lui fidèle :
Un pouvoir, une structure, une nation, une loi,
Tout en haut, toujours au-dessus de toi,
Pour lui obéir, les suivre, ne pas s’y perdre. Etre sûr
De ne pas se tromper.
Laisser à quelqu’un d’autre
L’autorité de le faire.
Une fortune,
Puisque la vie est écrite dans ses grandes lignes,
Un dessin immense, lentement rédigé de fils en fils.
Tendus, entremêlés, tressés par les bons soins
D’une main – invisible puisque si vaste –
Qui les caresserait comme on flatte parfois
Le vent.
Mathématiquement tout se tient, quels ques soient mes actes, tes choix,
Ou nos propos, programmés comme dans nos gênes.
Toute une vie ne servant plus qu’à se raconter, dire ce qui en fut dit,
Otant leur sens aux moindres de nos paroles,
Nous exposant bien en vue pour nous déballer d’un trait
Et en entier.
L’Economie pareil : Vérité naturelle,
Nécessaire développement de notre espèce,
Parcours historique. Résultat en marche
D’un processus génétique déjà à l’œuvre,
Bien avant la lumière.
Destin inéluctable de l’Humanité.
Son dépassement de soi ultime,
Incontournable centre de gravité en point de fuite.
Son Etre suprême et lucide,
Sa propre divinité.
Alors, pour conclure,
Puisque l’économie n’est jamais
Que l’expression de la politique
Par tous les moyens. Ni plus,
Ni moins. Rien d’autonome.
Bien au contraire…
A l’heure du baptême intégral
Où nos regards épousent l’universel,
Sans pour autant converger avec impatience
Vers une ou deux poignées de main,
Que ferons-nous de ces trop nombreux curés,
Athées ou non, tous uniformes derrière leurs prêches ridicules,
Qui poussent sous nos routes jusqu’entre nos doigts
De pied – enracinés devant nous, tels les mailles
D’un très vieux filet ?
Paris, le 1er juillet 2008