La tondeuse
zembra
Mes cheveux repoussent après le passage de la tondeuse. J'avais rasé un côté. Disons quelques centimètres qui ne se voyaient pas tellement sous la masse. Autour de moi, on trouvait ça chouette, courageux et puis con. Je suis un con qui pour défier la nature, nargue sa beauté et honore la laideur.
Là, je regarde à travers la fumée de ma cigarette, mon coeur jeté sur le bitume et ma sale gueule dans le miroir. J’ai mutilé l’esthétique, le faux féminin et tout ce qui s’accommoderait de l’ennui convenable. Un mari, une télé, deux casseroles. J’ai crucifié Mars et Vénus histoire de les réconcilier puis j’ai enterré le genre pour mieux tuer la mort vivante qu’est l’injustice.
Je traîne le corps d’une femme. Mon âme, elle, n’a pas de sexe. Encore moins le faible. Je porte en moi la puissance de l’être et le souffle de l’existence. Sachez donc que je suis un Homme.