La tranchée du Jeannot
mno
Le Jeannot l'était pas bien futé, mais l'était brave et obéissant. Et puis l'était sacrément adroit au fusil, y ratait quasiment jamais sa cible. Mais c'était pas un malin et y serait, du coup, jamais officier, pourtant si y eu en avait que des comme lui dans les tranchées: les boches auraient étés battus depuis longtemps! Malheureusement y en avait pas que des comme lui et les teutons tenaient bon depuis trois ans, ils ne semblaient pas plus près à capituler que nous, la guerre semblait partie pour durer encore pendant des années.....
Ce jour là, l'artillerie d'en face avait fait mal, deux obus étaient tombés en plein dans la tranchée, il ne restaient de valides que Marco (le cantinier), Jeannot, le sergent et deux bleubites tétanisés par la peur. Le Jeannot l'était couillon, mais les armes il avait ça dans l'sang. Alors le sergent il lui a expliqué qu'il allait partir avec les autres pour ramener les blessés vers l'arrière et revenir avec des renforts, qu'il comptait sur lui pour tenir les boches le temps qu'il revienne avec d'autres gars, dans une heure, deux tout au plus. Le Jeannot il a acquiescé, il a juré qu'il tiendrait coûte que coûte. Il a prit la mitrailleuse et avec il a descendu tous les boches qu'en voulaient a sa tranchée.
Au bout d'une bonne heure il a entendu du bruit venant de l'arrière, il a regardé là où il s'attendait à voir arriver les renforts, mais c'est ni des français ni des anglais qu'il à vu. Le Jeannot leur a lancé un «qui va là?» mais ils ont pas répondu en français. Ils avaient pas le même accent que les boches habituels, peut-être des autrichiens qu'y s'est dit le Jeannot. Mais autrichiens ou pas, y se laisserait pas encercler comme ça le Jeannot. Il a tourné sa mitrailleuse et il a ouvert le feu. Il a tenu deux heures face à ses autrichiens, il en a tué une quinzaine et blessé encore plus, après quoi la mitrailleuse n'avait plus de munitions. Le Jeannot a épaulé son fusil et a tenu encore un peu, fatalement il fut submergé par le nombre et les américains finirent par l'abattre.
Très bien écrit, et je suis particulièrement sensible à ces histoires de la guerre 14/18, parce qu'il n'y a plus personne pour en témoigner, et que ce fut la grande saignée des peuples pour enrichir l’impérialisme industriel aussi...
· Il y a presque 7 ans ·arthur-roubignolle
merci :)
· Il y a presque 7 ans ·mno
Pas besoin d’être bien futé, pour tuer tout ce qui n’est pas nous. Nous l’avons toujours fait.
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé