LA VEILLEE ou Les Deux Belles au Bois Vivant
Miren Elle
Deux corps exsangues
Recroquevillés près de la chandelle lente
La mèche est brûlée, la bougie s’est éteinte
Douleur est accroc à leurs corsets de dentelle
La branche de fer dans ma gorge pourpre
Griffe ma boule d’angoisse retordue
Les âmes de verre brisé
Rayant la vitre des sentiments pâles
Raidie comme le bât de torchon
Mouillée toute de larmes suis-je
Serpillère des souvenirs douleur-bonheur et surtout les doux
Pour de longues heures encore
Le voile noir endeuillé lui-aussi au fond
Sur nous revêt son habit d’infortune
A genoux écorchés décrochés je vous le demande
Rendez-les moi juste un instant
Mes belles deux dames au bois vivant…
A vous tous les chagrinés et chavirés…
On nous les rendra un jour nos anges partis
Il faut clore un instant nos paupières gonflées
Et voir le rai qui sourd de la pénombre
On ne les oubliera jamais
Tiens, l’aube blême se lève
Nos yeux cernés se doivent de continuer de cligner
En leur nom pour elles
Nos deux belles dames au bois vivant.
Sublime et touchant. Un bel hommage.
· Il y a plus de 13 ans ·mls