LA VEILLEE ou Les Deux Belles au Bois Vivant

Miren Elle

Deux corps exsangues

Recroquevillés près de la chandelle lente

La mèche est brûlée, la bougie s’est éteinte

Douleur est accroc à leurs corsets de dentelle

La branche de fer dans ma gorge pourpre

Griffe ma boule d’angoisse retordue

Les âmes de verre brisé

Rayant la vitre des sentiments pâles

Raidie comme le bât de torchon

Mouillée toute de larmes suis-je

Serpillère des souvenirs douleur-bonheur et surtout les doux

Pour de longues heures encore

Le voile noir endeuillé lui-aussi au fond

Sur nous revêt son habit d’infortune

A genoux écorchés décrochés je vous le demande

Rendez-les moi juste un instant

Mes belles deux dames au bois vivant…

A vous tous les chagrinés et chavirés…

On nous les rendra un jour nos anges partis

Il faut clore un instant nos paupières gonflées

Et voir le rai qui sourd de la pénombre

On ne les oubliera jamais

Tiens, l’aube blême se lève

Nos yeux cernés se doivent de continuer de cligner

En leur nom pour elles

Nos deux belles dames au bois vivant.

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