La vérité sur hier.

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-Pourquoi disparais-tu si souvent ? Du jour au lendemain plus de nouvelle, plus d’image de toi. Plus de bon sens, plus de belle parole ni de mensonge. Tu me dis que je t’ai manqué et une heure plus tard tu disparais comme si je ne t’avais jamais connu. Je ne souhaite plus vivre ça, te courir après et que tu me fasses défaut. Vivre de tes faux plans et de tes cachoteries, tu ne parles jamais de toi, semble rarement souffrir en ma présence mais lorsque tu pars, lorsque j’observe cette démarche couverte, dégoulinant, d’assurance dans les premiers temps, il suffit de prendre son temps et voir qu’elle se transforme vite en une carcasse vide. Sans rire, sans joie. Remplit de peine, ton dos, tes muscles, ta graisse, caché par un long manteau chaud ne couvrant qu’un, fin, tee-shirt lorsqu’il neige, chuinte le mensonge de chaque instant. J’aimerai, qu’un jour, tu te poses et que tu parles. Tu as été mon ami le plus cher et, maintenant, tu n’es qu’une brève connaissance.

Je sais aussi que je ne suis pas la seule, que beaucoup de tes ami(e)s ont eu les mêmes soucis. Dis-moi tout, raconte-moi, pourquoi fais-tu ça ? »

 

-Pourquoi je disparais si régulièrement ? Tu sais, je suis une tête en l’air et le temps me manque assez régulièrement. »

 

-Tu devrais voir tes yeux, ils sont figés dans le temps que tu ris ou pas. Parle ou pas. Ils sont figés, comme si il était resté à un instant précis. Va-t’en, tu n’es décidément pas prêt à dire la vérité sur tout ça, toujours des mensonges, encore et toujours les même. Mais tu sais, S. tu finiras par perdre tout ceux que tu aimes et qui t’aime. »

 

-Mais la vérité c’est que je n’ai aucune raison de continué à me faire aimer de quiconque, la vérité sur mon état est difficile à admettre car il ne dépend que de moi, de ma tristesse. Tu parles de regard figé dans le temps, je peux te l’assuré ce que tu dis est bien vrai. Il date de plusieurs petits moments aussi chers à mon cœur, oublié dans un appartement à Lille, d’un enterrement raté dû à la surprotection parental. De mon père câlinant ma mère, pudiquement, dans une cuisine vide d’envie, et surtout à tous ces coups de fil finit et toutes ces portes claqués. Des anciennes amantes et des flirtes de tous les jours. D’une première fois douloureuse sur un lit moche et d’une odeur de sexe fort. D’occasions gâchées dans l’attente d’une femme trouvée trop tôt… Tu sais, M., ma vie est plus facile que beaucoup d’autres personnes qui connaitrons que demain la douleur du souvenir d’un premier baisée ou d’un je t’aime caler dans un moment inopportun, le souci est que, bien que je le sache, je souffre. Je souffre en tout temps en tout lieu d’avoir perdu les  gens que j’aimai qui semble s’acharné à partir si vite, si tôt, je n’ai que vingt ans et pourtant l’honnêteté me fait défaut tous les jours par le simple fait, par cette simple vérité : je tuerais pour ne pas vous connaitre. 

 

J’aimerais mourir, pas me suicidé, mourir de n’importe quel manière dans l’instant par peur de perdre le peu de gens qu’ils me restent à perdre : la phobie, traumatisante phobie, d’apprendre que ma mère est décédé. Phobie de ne plus jamais être en lien avec mon meilleur ami. Phobie de revivre son départ, à elle, femme dont je ne peux plus prononcer son prénom – si seulement elle savait qu’à chaque fois qu’elle se lève le matin sans pensé à moi elle piétine mon cœur et, malgré tout ce temps, continue à m’étonner de pouvoir me brisé le cœur.

M. la vérité c’est que je me suis perdu il y a bien longtemps déjà et qu’une femme à trouver ma carcasse au coin d’une femme blanche, une feuille de pensée. Une de ces feuilles qui s’écrit au fur et à mesure des secondes pour s’effacé lorsqu’il n’y a plus de place… Mais lorsqu’elle m’abandonna elle aussi, lorsqu’elle mourut violement dans mes entrailles il ne resta qu’une envie plus forte de m’enterrer dans un endroit reclus et je me tue, j’aspire à ce qu’on m’oublie. J’attends d’être dans ma tombe pour pouvoir crié, pleuré.

 

En attendant, M., je te dois des excuses car oui j’aimerai que tu disparaisses de ma vie car l’idée de t’aimais, de m’attacher à toi un peux plus me brise de toute part. »

 

[Long silence]

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