La veuve noire

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J'irai m'allonger sur un voile d'amertume, parsemé des poussières du temps

Des rêves si éphémères, tendres chimères se balançant au rythme de l'espoir

Que je dois abandonner dans la ville des cœurs déchus

Un ouragan dévastateur a soufflé sur ton âme, t'emportant à mille lieues de mes horizons

Séparées par un gouffre qui ne cesse de s'élargir

Nous avions pourtant tant d'étoiles à découvrir

D'autres galaxies m'emportent dans leurs tourbillons lactés

Sur un navire étranger tu dérives, perdue en pleine tempête

Tu t'engouffres dans un détroit sans issue

Vers les voies célestes je m'élève, loin de ce lien malsain qu'il me faut briser

Par ce charme je me suis laissée ensorceler, enfermée dans une cage aux barreaux acérés

Doucement tu as tissé ta toile, dangereux piège de cristal que j'ai finalement su déjouer

Laquelle de nous deux s'est perdue en premier ?

Par ton visage angélique je me suis laissée envoûter

Dans une cascade dorée je suis tombée

J'irai me coucher sur l'herbe de l'amitié, à la saveur altérée

Au pays des fourbes, les jokers sont rois

Car les plus beaux masques ne dévoilent rien

Sans pitié ni compassion, armée d'une brique de sucre qui s'est brisée sur mes reins

Telle une lionne tu ne lâches pas ta proie

Mon esprit se cristallise dans sa sphère insubmersible.

-Cyrielle F. 19 juin 2010-

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