La vie est belle.

Christophe Hulé

La vie est belle, même si rien ne va jamais comme on le voudrait.

Certains vous diront qu'il vaut mieux mourir pour des idées, de préférence les leurs.

Ce soir j'ai regardé l'orage et un petit aperçu du déluge.

J'avoue avoir pensé être foudroyé dans mon transat, sans en être effrayé.

Parfois je pense à toutes ces paperasses à faire si je meurs d'un seul coup.

Mais qui va s'en charger ?

Mes frères et sœurs sont tous bien occupés, d'ailleurs ils partiront peut-être avant moi.

Il y a bien les nièces et les neveux, enfin ils sont chargés de famille comme on dit.

Je relis, enfin relire un truc qu'on a complètement oublié, ça revient à lire, Voltaire.

Oui c'est grave, comme quiconque n'a rien de mieux à faire.

J'admire son audace, même si je me noies dans les références qui ne sont plus de ce monde.

Quel esprit, quelle érudition, il écrit tout haut ce que chacun pense aujourd'hui, à moins d'être un illuminé.

A s'entre-tuer pour des dogmes que nul ne peut prouver.

Les complotistes du web sont de bien petits joueurs en comparaison.

De nos jours, Voltaire croulerait sous les procès.

Car l'obscurantisme n'a pas disparu.

Il suffit de repeindre les façades pour créer l'illusion.

Nos auteurs ou philosophes d'aujourd'hui pourraient être comparés à la chanson française.

Bon je développe s'il est besoin, comme ces ministres de l'Éducation Nationale qui ont relégué la transmission du savoir à la rubrique « accessoires ».

Même résumées en termes simples et concis, les « idées philosophiques » ne restent que des idées, des concepts, des mots, je n'y ai jamais trouvé mon compte, et moi qui suis athée, je reste bien en peine pour « transcender » quoi que ce soit.

Bon, on me dira que je suis ignorant, voilà qui clôt le débat.

Les Lumières sont éteintes en ce XXIème siècle, même si les plombs ont déjà sauté depuis bien longtemps.


Le bœuf Apis était-il adoré à Memphis comme Dieu, comme symbole, ou comme bœuf ? Il est à croire que les fanatiques voyaient en lui un Dieu, les sages un simple symbole, et que le sot peuple adorait le bœuf.

Cambyse fit-il bien, quand il eut conquis l'Égypte, de tuer ce bœuf de sa main ? Pourquoi non ? Il faisait voir aux imbéciles qu'on pouvait mettre leur dieu à la broche, sans que la nature s'armât pour venger ce sacrilège. (Voltaire, dictionnaire philosophique) .

Signaler ce texte