La vie est ronde comme un ballon de football
ferenk
La vie est ainsi faite, qu'on le veuille ou non, elle continue, avec ou sans nous. Qu'on le veuille ou non. Ecrire ou ne pas écrire, j'ai arrêté, pour reprendre, comme une pulsion. Ou plutôt pour parer à l'ennui. Ce soir je m'ennuie. Que je le veuille ou non.
Vous vous attendiez à quoi à travers ce titre? A une éloge messianique de tout ce qui peut se passer sur un rectangle vert de 100m sur 60? A un élan passioné contre les méchants footballeurs qui gagnent beaucoup trop, même qu'on va compter en SMIC combien qu'ils gagnent en un an?
Tu connais Ferenc Puskas? C'était un footballeur hongrois, puis espagnol, Bosman, Schengen, tout ça viendra après. Puskas c'est les 50's. A ce qu'il paraît c'était un sacré footballeur, avec une bien belle histoire, il a quitté son pays et tout et tout, à une époque où le SMIC n'existait pas. C'était le Major Galopant. C'est beau les surnoms de footballeurs. Pourquoi alors moi, Ferenk? A la sauce hip-hop, je rajoute un K, et je renoue avec un passé sépia. Le foot à papy. Je ne sais pas, Puskas me plaît, Puskas me touche, comme un lointain aïeul. Son nom m'évoque des contrées lointaines, de grandes steppes verdoyantes, des chevaux. Répétez plusieurs fois de suite Ferenc Puskas (prononcez Puskache) à haute voix, et une musique apparaîtra, une sorte de beat-box. Les noms ont une musique dit-on. Moi mon vrai nom n'en a pas, autant en trouver ailleurs.
La terre est ronde comme un ballon de football, et se laisse guider sa course par le soleil, grand maître du contrôle et de la possession. La vie est espiègle comme un match de football. Tout est comparable avec le football. La magie de ce sport tiens là. Tout je vous le dis. L'amour est comparable à une partie, à une tactique, à une philosophie de jeu. La mort est un but en or, un penalty, un carton rouge. La politique est un arbitre. Acheté. A mort.
Les grands sentiments sont footbalistiques. Le football est sentimental. Tout comme la foule. Et avant de partir dans des syllogismes foireux, sachez que plus que tout, le football n'est pas sérieux.
Ce texte n'est pas sérieux. Il provient d'un être qui s'ennuie, si vous avez sauté le coup d'envoi... pardon le premier paragraphe. Il est écrit sous caféine, et sous mikados. Au daim je précise. Je suis seul, juste ce soir, car le reste du temps je suis en couple et il y a encore une heure je n'étais pas seul. Je ne savais quoi faire, j'ai là un livre de Céline tout juste entamé, un mémoire à travailler, mais il est déjà tard. 00h16, 451 mots, 2900 caractères. Je me rappelle de ce site, où plutôt ce site se rappelle à moi par l'envoi d'une newsletter bienveillante, que j'accorde, je ne lis jamais. Je ne change jamais de mot de passe. Je me connecte. Je ne comprends pas pourquoi des gens ont cherché à être "ami" avec moi. Je ne sais pas comment on peut dire autrement, Facebook s'est immiscé dans nos vies jusqu'à transformer notre vocabulaire et le sens des mots. Bref. J'arrive sur ce site, j'accepte les demandes envoyées par des inconnus. Je suis trop bon. Et j'écris sans réfléchir, mais ce qui est le plus triste là dedans c'est que chaque jour, je réfléchis sans écrire. C'est une catastrophe, je vous en conjure, ayez toujours un carnet, un papier, un parchemin, un papyrus, un I-pad, un palindrome (non, pas ça) sur vous, et puis un stylo aussi, pour écrire ce que vous pensez. Nos fulgurances de l'esprit, j'en suis certain, sont parfois géniales. Naissent alors des aphorismes, des phrases, des haïkus, des romans, qui ne s'expliquent pas et ne veulent pas s'expliquer. Et la beauté peut apparaître. Parfois malheureusement ce n'est pas gagné, comme cette tentative brouillone dont je vous ai fait part. Mais j'ai écris.
Alors ennuyez-vous.
La vie est ronde comme un ballon de football, et emporte tout sur son passage. Le beau comme le laid. Le gai comme le triste. Le fort comme le faible. La vie est ronde comme un ballon de football, et roule, et saute au moindre obstacle, et suit les directives de celui qui la maitrîse. Ne croyez pas ce qui vous dise que la vie est ovale comme un ballon de rugby, il faut la manier avec prudence la vie.
La vie est ronde comme un ballon de football dans lequel on a trop tapé, mais que, même usé jusqu'à la chambre à air, on veut envoyer espiéglement au fond du but d'une feuille morte bien sentie.