La vie rêvée (ou les héroïnes modernes)
ap0zys
Quand on est une fille née à la fin du XXème siècle comme moi, on grandit avec des personnages qui nous marquent et nous définissent un idéal.
Aussi loin qu'il m'en souvienne, le personnage de Cendrillon me fascine, l'image de la princesse par excellence, belle, honnête, pure et gentille qui endure les pires condition de vie et qui fini sur le cheval blanc reste pour moi le numéro 1 des idéals, bien que je reconnaisse qu'il soit loin de toute réalité. Aussi, Cendrillon représente la première illusion déchue de ma courte vie.
NB: C'est cruel de faire croire aux petites filles qu'en passant la serpillère on se retrouvera au bal dans une robe à 10'000 à danser avec le Prince Harry d'Angleterre (on peut encore sentir dans mes mots l'amertume de la désillusion)
Après l'enfance vient l'adolescence (NON?) et les sentiments changent, les envies aussi, on commence à comprendre le sens du mot "problèmeS" qu'on a si souvent entendu dans la bouche de nos parents. Et oui, que dire de ces changements physiques qui nous font passer d'enfant à adulte ingratement. Les premiers amours, souvent déçus, les hormones et les humeurs qui nous font haïr nos parents et investir notre chambre comme un bunker anti-atomique. Tout cela pour dire que moi, bonne ado qui se respectait, mes héroïnes ont sensiblement changé de style à cet époque; les personnages tragiquement innocents de Sofia Coppola, ou la jeunesse dévastée de Mathilda dans le film Léon.
Quand on a fini de muer et de se dire que personne ne nous comprend, l'apprentie jeune femme qui est en nous se met à rêver à nouveau, d'une princesse un peu plus moderne avec son lot d'emmerdes, parce que ça on l'a compris, les emmerdes c'est inévitable! On pense à une femme libre, belle, qui n'a peur de rien et prête à tout pour suivre ses rêves, encore une fois un peu naïve. Solange et Delphine Garnier dans les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy ont été et sont encore pour moi un bel exemple de courage, d'indépendance et de fougue féminine.
Enfin la fleur éclot, nous voilà femme, après s'être planté un bon nombre de fois on a compris, que la vie est un cumul de concessions, de déceptions, de joie, d'amour, et de déceptions encore. Cette fois-ci on SAIT que rien n'est éternel, surtout pas l'amour, qu'on recherche depuis qu'on sait marcher, que tout ce qui nous reste à la fin ce sont nos yeux pour pleurer et nos estomacs pour nous gaver. C'est pour cela qu'à l'aube de nos 30 ans...Bridget Jones...
Et on admet que la vie est plus facile avec un verre de vin, un pyjama intégral et des copines à qui se plaindre, que finalement les robes sont trop serrées, les princes trop chiants et les châteaux trop grands.
Je n'ai pas encore passé l'étape d'après, et j'ai hâte de savoir dans quelle héroïne je vais me retrouver, mais quoi qu'il arrive la vie est belle et le cinéma une source perpétuelle d'inspiration. Je suis loin d'avoir cité toutes mes idoles mais ce ne serait plus humainement lisible si je continuais ne serait-ce qu'un peu, aussi, je vous laisse, et vous dit...
A bientôt