La Villa

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La Villa

Elle ouvrait grand ses ailes, vers le large regardant,

semblable a une mouette vers le ciel s' élevant.

Et lorsque certains jours, les vagues se brisaient

que d'une écume neigeuse les roches se recouvraient,

elle était comme un phare bravant les éléments,

un navire de croisière luttant contre le vent.

Elle était, aux heures chaudes, l'oasis de fraîcheur,

le havre où nous calmions du soleil les ardeurs

et d' où nous contemplions la mer à l'infini.

Elle était, pour nous tous, reflet du Paradis.

Et quand nous la laissions, blanche et immaculée,

comme un grand corps dormant aux paupières fermées

le temps d'un long hiver, contraints et resignés,

c'était pour évoquer les plaisirs passés.

Mais hélas! Elle n'est plus blanche et immaculée.

Elle nous a attendu, année aprés année,

et toutes les marques sombres de sa façade souillée

ce sont les larmes amères qu'elle a longtemps versées.

Ont été rajoutées de grotesques parures

qui ne dissimulent pas, du mal, les flétrissures.

Elle gémit maintenant, sous les assauts du vent.

Elle n'est plus la lumière qui brave le mauvais temps.

Elle s'éteint doucement, comme un oiseau blessé,

comme un grand corps malade aux yeux désesperés.

                                     Mazatlan 2009

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