L'absence

fanchie

Un sonnet sur le "o", sans "o"

Il n'est pas nécessaire, afin de parler d'eau,

D'utiliser celui qui vient après le N :

Celle sans qui la Terre ne serait plus pérenne

N'en accueille pas plus que le terme “bateau”


De même s'il me prend, aux heures de bureau,

L'envie irrépressible de décrire l'Everest

Je n'aurai nullement à mettre dans ce texte

Cette lettre cerclée afin d'écrire “là-haut”


Malheureuse existence que celle de ce signe

Évité, dispensable, esquivé, superflu,

Les autres lettres rient de ses replètes lignes


Lui fauchent sa musique, le privent d'être lu...

Mais n'aie crainte : malgré ce traitement indigne

Des plus belles surprises, tu es la lettre élue

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