L'absent de demain

stonemarten

"L'enfer, c'est l'absence éternelle." Victor HUGO

Je ris quand tu me chuchotes des bêtises à l'oreille
Et puis je passe à autre chose, je m'en vais trouver le sommeil.

Je sais que tu es là, je sais bien que tu m'aimes
Pourquoi me le dire cent fois, pourquoi encore te serrer contre moi.

Je sens ton parfum qui s'est perdu dans nos draps
Et la douceur de ta peau qui glisse contre la mienne.
Je sais que tu es là, je sais bien que tu m'aimes.

Pourquoi se dire tout ça, laissons le crépuscule nous prendre dans ses bras.


Et puis le temps qui passe, et toi petit bonhomme.
Que fais - tu à tourner autour de moi?
Que fais - tu à te perdre dans les plis de ma robe?
Hier encore, tu étais tout au creux de moi, dans le vide de mon corps.

Tu l'as rempli de toi et de l'essence de ton or.

Et pourquoi se dire tout ça, tu es un tout autre morceau de moi.

Et de toi, de ton tout, de trop t'aimer j'en crève. 
Je bois de ton corps chaque parcelle.
Ne vois - tu pas que sur les cendres de mon enfer tu as bâti des merveilles.

Et puis toi mon vieux père dans ta peau de misère.
Pourquoi commencer à se dire "je t'aime".
Tout ici ne se dit que dans les silences de nos colères. 
Et de tes absences, je sais tout l'amer. 
Je chéris ton ombre autant que nos jours de lumière.

Et vous à qui la pudeur de nos cœurs nous a appris à taire les mots d'amour que l'on a enseveli six pieds sous terre.
Au milieu de nos absents, de nos souvenirs et des ruines de notre avenir.
J'observe le temps qui passe et notre enfance s'échouer sur les rivages de nos chagrins.

Et je me demande...

Et si l'un de nous était l'absent de demain?
On ne saura pas les promesses que le vent a emporté au loin.

On pense avoir l'éternité et il ne reste à l'aurore que  quelques lambeaux de nos regrets, quelques morceaux de nos vies esseulées.


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