L'adoration des Bergers
dambrezy
Quittant troupeaux et pâturages,
laissant familles et villages
le cœur pétri par la nouvelle,
les lèvres dessinées par la joie,
les bergers guidés par le Ciel
ont pris la route en doux convoi
Qu'il est facile le désert
quand il est le prélude au vert
Aisés les ravins à gravir
Si la foi vient à s'affermir
Au loin, frémit une lueur
exilant de la nuit les peurs
présage heureux, fin des tourments
de ce périple aux quatre vents
Alors, bondissent les bergers
les jambes grêles, renaissantes
dans une course triomphante
vers l'attendue nativité
Et soudain devant eux l'Enfant !
baigné d'un halo irréel
bercé par les anges du ciel
le bœuf et l'âne l'échauffant
l'Enfant, l'Idole tant annoncée,
fragile, nu, mais couronné
offert aux peuples demandeurs
sous le Regard Supérieur
Ignorante de son destin
Marie, sa Mère ne le voit
pas encore comme le Roi
aux impénétrables desseins
Elle chérit le fils, l'héritier
pense à le nourrir, le vêtir
mais à ses pieds l'humanité
déjà s'empresse à le servir
Devenues brebis à leur tour
Les bergers venus adorer
le premier de tous les bergers
au petit soleil du grand jour
après l'intense acclamation
vers leurs herbages reviendront
le cœur aimé, plein de courage,
l'âme posée sur un nuage