L'albatros

m-artin

Peintre, debout, lève ton pinceau et barbouille sur la toile, les gueules qui te mentent. Fais-les disparaître en trompe l’œil dans un ciel bleu indigo, lèche ici et là, des albatros blanc crémeux qui battront de leurs ailes les leurres mal gommés.Fais gaffe à l'horizon, ligne porteuse de destinées tronquées, soutenant tous les imaginaires des malades de pouvoir.Tu les prendras pour tes frères dans ta naïveté. Ils sauront te baratiner, ne les sous-estime pas, c'est leur métier. Ils ne veulent que ton oseille, ton blé. Tu les crois tellement loin, hors nuisance. A cheval sur les lignes de fuites. Près à se casser derrière les aplats, à disparaître sans laisser de trace. Ils t'endorment, juchés comme Nicolas, Pimprenelle et Nounours sur les nuages à te déverser du sable pour t'endormir. Ils te susurreront qu'ils s'occuperont de toi et de tes proches. Mensonges, mensonges, fais les taire prends la couleur orange, badigeonne ces trompeurs, et s'ils ouvrent encore le bec colle-leur, un soleil rouge !Fais gaffe ! Il en est des roses ou des rouges orangés qui cherchent à te confondre. Non un bon rouge pur sang pour bien leur montrer de quel bois tu te réchauffes le cœur, l'esprit et les sens. Tu ne seras pas dupe. Peins avec tes tripes !Pour refléter ton soleil en deçà de l'horizon, histoire de montrer qu'il y a du monde, mille et une étoiles rouges comme un feu d'artifice viendront se coucher sur une mer en feu. Mouchette aussi le dessous des ailes des oiseaux, même si cela fait un peu trop.Fais une pause et prends du recul pour voir ton œuvre reprendre vie. Quelques pas en arrière. Oui, il pète bien ce soleil rouge...Hummm, il manque quelque chose dans ce paysage. Du sable doux et dorée pour s'y reposer et sur le bord de la mer des vagues qui égrainent leurs écumes blondes et rousses au rythme de mille et un battements de cœur. Est-ce le soir ? Non, un levé de soleil plein de promesses … Oh ! Qu'est-ce dans le coin de la toile ? Il vient vers moi il grandit, il tient quelque chose sous son coup... Encore un baratineur ?...

Mais qu'est-ce que j’entends ?...Une musique...Ha un violon, ouf ! J'ai eu peur... Ce n'est qu'un enfant musicien.



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