L'alchimie des sentiments_Partie 1 chapitre 4
plume-scientifique
CHAPITRE 4
Il y avait foule partout. Accrochée à Roxana, je regardais de tous les cotés, tout comme ma jumelle. Les tables étaient encore plus garnies que d’ordinaire et les moutons étaient partout. Même mes frères et Père s’étaient déguisés ! J’avais du me retenir de rire tellement ils avaient l’air ridicule. Mme de Pompadour était entourée de personnes des deux sexes qui louaient sans doute sa Grandeur. Mark semblait avoir du mal à approcher et finit par abandonner…Pour mieux revenir à la charge sur moi avec Aimar. Allait-il me reconnaître ? Malheureusement oui. Je dus accepter de danser avec lui. Il voulu même une autre danse mais Vlad me sauva heureusement suivi de Mark. D’ailleurs ce dernier ne se contenta pas de danser.
-Il y a un ami que je souhaite te présenter, me dit-il.
-Encore un !? M’exclamais-je. Pourquoi est ce à moi que tu cherches mari et non Roxana ? Tu fais du favoritisme.
-Roxana n’est pas prête pour cela, toi oui. Beaumarchais est un gentil garçon très instruit. Je compte sur toi.
Je soupirais et lui échappais dès que possible. Mais où étais le maître ? C’est en multipliant les danses que je continuais à le chercher.
La danse s’arrêta et Vladimir m’abandonna pour une autre cavalière. Me rangeant dans un coin, je vis Mark emmener Lucretia vers un groupe de jeunes gens. Ma sœur étant déjà fort sociable, elle n’avait pas besoin d’être introduite. Je vis mon aîné faire des présentations. Mais… Je rêve ? Monsieur Beaumarchais ! Ce jeune homme se faisait tranquillement une place à la Cour disait-on ; bourré de talents financiers, Louis XV semblait l’apprécier. Bien évidemment, c’était Lucretia que mon frère avait choisi ! J’allais me réfugier loin d’eux, amère et seule. Assise sur un fauteuil, mon verre à la main, je regardais sans intérêt des jeunes gens jouer aux cartes.
-Mon cher Henri, vous allez encore perdre ! Minauda d’une voix aigue une femme fortement généreuse, ses énormes seins presque au menton.
-Aucune chance que je perde cette fois, répondit un jeune homme sur ma droite, je suis sûr que notre nouvelle venue me portera chance.
Il me fit un clin d’œil.
-Henri de Breteuil, se présenta-t-il. Il désigna la grosse dame : voici madame Carruel ; monsieur Clairjean et miss de Duras.
Des exclamations surgirent devant le jeu.
-Mademoiselle Roxana de Saint-Germain.
-Saint-Germain ! S’étonna le jeune homme. J’ignorais que le comte avait une fille. Où vous cachait ce bougre ?
Des petits rires fusèrent. Ce monsieur de Breteuil semblait plein de vigueur et plaisantin. Bien que son accoutrement me le dissimulait, il avait de superbes yeux verts, un visage fin et agréable.
-A Chambord, répondis-je.
-Le château de Chambord ? Ce n’est pas tout près d’ici !
-Paris doit vous faire tout drôle comparé à la province ? me demanda Mademoiselle de Duras, jeune fille que je supposais sympathique au son de sa voix.
-C’est un monde parallèle.
Ils rirent mais sans moqueries ; pour une fois !
-Ne vous sentiez-vous pas seule ?
-Non monsieur Clairjean, je vivais avec mes deux frères et ma jumelle.
-Une jumelle ! S’écria de Breteuil.
Il jeta un regard et un sourire en coin à son compère masculin.
-Ce jeu m’ennuie, lâcha-t-il en jetant ses cartes.
-Mauvais perdant, le nargua madame Carruel.
-Acceptez-vous que je vous invite à danser, mademoiselle Roxana ?
-Avec plaisir, répondis-je en lui donnant ma main.
Malheureusement pour moi, Mark réussit à me coincer et à me présenter son ami Beaumarchais. Gentil et cultivé garçon je dois dire mais peut-être trop à mon goût. Je valsais avec lui tout en discutant et cherchant une issue de secours. J’avisais alors Roxana qui dansait avec un homme. Voilà qui était bien étrange. Je m’autorisais à prendre le contrôle de cette danse pour nous approcher discrètement tout en souriant à mon cavalier. J’observais celui de ma sœur. Ces yeux étaient verts, ce n’était pas lui. Mes yeux se posèrent sur une grosse Dame qui dansait tout prêt mais mon regard échoua sur son cavalier dont les yeux gris me jetaient des coups d’œil. Le loup était là. La danse s’arrêta et mon couple, celui de ma sœur et de la grosse Dame se retrouva face à face. Je souris à Roxana :
-Je suis ravie que tu te sois trouvée des amis ma sœur.
-Oh vous êtes sa jumelle ! s’exclama l’homme. Je suis Monsieur de Breteuil. Et voici mes amis Monsieur Clairjean et Madame Carruel. Je ne saurais dire à quel point vous êtes aussi charmantes l’une que l’autre.
Je ris et salua tout ce beau monde avant de prendre le bras de ma sœur et de lui chuchoter :
-C’est ta chance. Beaumarchais semble intéressé par toi. Vous avez beaucoup en commun.
Je poussais ma sœur vers le gentil homme et fis une révérence à ma proie qui accepta ma proposition. Ma sœur valsa avec Beaumarchais tandis que mon partenaire nous éloignait d’eux avec discrétion.
-J’ai appris que vous viviez à Chambord, dit-il. Ne vous sentez vous pas seule ?
-Bien sûr que sans vous je suis seule comme la lune sans l’étoile, lui répondis-je.
-Lucretia. Il semble que mon ami apprécie votre sœur.
-J’en suis fort aise mais cela ne risque-t-il pas d’entrainer des complications ?
-Aucune chance. Il n’a rien à voir avec nous.
-Maître, quand pourrais je vous rejoindre pleinement ? J’ai vu la misère partout dans Paris tandis que les nobles se roulent dans le luxe. Je le supporte de moins en moins.
-Patience. Nous en reparlerons. En attendant, pourquoi ne pas profiter de ce moment ?
-Oui vous avez raison, lui concédais-je tandis que nous nous éloignons vers l’extérieur.
Monsieur Beaumarchais, là, devant moi ! Allez Roxana, du nerf, ne te ridiculise pas ! Tout en dansant, nous nous mîmes à discuter littérature, pièces de théâtre. Ce jeune plein de fougue du haut de ses vingt années passées ne manquait pas d’ambition et de style. Malheureusement, il semblait également vénal ; en effet, la fortune de madame Wattebled ne l’indifférait pas. Je passais un très agréable moment en sa compagnie. Monsieur de Breteuil me jetait quelques regards en biais de temps à autre. Puis il se dirigea vers nous. Monsieur Beaumarchais me quitta au même instant en m’invitant à une prochaine rencontre lors d’un salon littéraire.
-Qui est-ce ? Demanda avec un ton faussement indifférent de Breteuil.
-Beaumarchais, une nouvelle figure de la Cour.
-Je ne le connais pas.
-Moi de même, du moins jusqu’à il y a quelques instants. Monsieur j’apprécierai beaucoup que vous me parliez de la vie mondaine de Paris et des invités de ce soir, je suis complètement perdue.
-Très certainement, chère demoiselle. Laissez-moi vous dévoiler les ragots de Paris ! Mais s’il vous plaît…appelez-moi Henri.
Il me prit par le bras et m’emmena prendre un verre. Installés tranquillement dans un coin, il me raconta les coulisses de Versailles, les manipulations entre dames, comment madame de Pompadour avait été soigneusement évincée de sa place de favorite, les nouveaux instruits des salons littéraires…
La nuit avançait et ma tête commençait à tourner. De Breteuil était plus langue de vipère que jamais.
-Oh mais qui voilà ! S’exclama-t-il.
Je ne voyais pas de qui il parlait mais en cherchant dans la foule, je me rendis compte d’une chose atroce : où était Lucretia ? Je cherchais en vain bien que ma tête était floue. La troupe de départ, à l’exception de monsieur Clairjean, nous avait rejointe.
-Mais quel bouffon celui-là, gloussa de Duras.
-On aurait peut-être dû lui dire que c’était une soirée, pas un enterrement, renchérit Carruel.
-On ne veut pas de corbeau ici, que des poules ! Cria de Breteuil.
Un regard glacial me remit sobre d’office. Monsieur de Gurvan, mon cher précepteur, venait d’entrer, noir comme à son habitude. Il rejoignit Père, Mark et Pompadour. Autour de moi, il était couvert de quolibets.
-Monsieur de Gurvan vient aux soirées ? Demandais-je, perplexe.
-Hélas ! Se plaignit Carruel.
-Oiseau de mauvais augure !
-Aussi sombre que son costume, ajouta de Breteuil.
-Vous semblez en mauvais terme.
-Nous somme totalement opposés. Il est tellement austère, froid, aussi insensible que sa bibliothèque. Nous avons eu plusieurs querelles.
-Je peux comprendre, il ne m’a pas réservé un très bon accueil.
-Pourquoi le ferait-il ? Ce vieil homme est un loup sauvage. Ne vous approchez pas trop, il pourrait vous réduire plus bas que terre.
-C’est mon précepteur, hélas.
-Oublions-le et dansons !
Sans attendre, il m’attrapa et m’entraîna dans un menuet. Ce contact entre nous me donnait des frissons. Sa main au creux de mes reins, son regard dans le mien… Mon visage se mit à brûler et cette fois ce n’était pas de honte. Bon, le vin devait y être pour quelque chose quand même. Il s’approcha de moi et me murmura à l’oreille :
-Si jamais il s’en prend à vous, je saurai le remettre à sa place.
Il me sembla que jamais je n’avais été plus heureuse.
La nuit était là. L’air frais du jardin me fit du bien tandis que nous nous promenions. A l’intérieur, le bruit, le vin, le vice et l’indécence régnait. Ici tout n’était que silence… que je rompis :
-ClairJean est votre vrai nom ?
-Non, me répondit-il en souriant.
-Vous êtes un loup.
-Et vous, qu’êtes-vous ? Un chat ou un fauve ?
-Qui sait ? Peut-être devriez-vous le vérifier ?
Il me poussa dans un talus à l’abri des regards. Je sondais ses yeux gris, des yeux de prédateurs qui m’arrachèrent un sourire. Qui fit le premier pas ? Mystère. Toujours est il que dès lorsque nos lèvres se frôlèrent, nous nous sautèrent dessus. Mais il me repoussa bien vite.
-Nous devrions monter Lucretia, dit-il en regardant la fenêtre.
J’acquiesçais et le suivis à l’intérieur. Là bas, Roxana dansait avec de Breteuil, un peu trop collée et rouge. J’en soufflais un mot au maître qui parla rapidement à une dame. Nous quittâmes discrètement le bal pour ma chambre.
Débarrassée de ma perruque, cage de fer et maquillage infâmes, je retournais dans la chambre. La récompense du maître ne serait que celle que je voudrais. Je le trouvais assis dans un fauteuil situé entre les deux lits éclairé par la lune. Il me fit signe d’approcher et j’obéis.
-Assis-toi, m’ordonna-t-il.
Je commençais à m’agenouiller mais il me prit par la taille et m’assis sur lui.
-Lucretia, dit-il, doucement.
-Oui maître.
-Maître Cyan.
-Bien Maître Cyan.
-Tu n’as plus le droit de parler ni de prononcer un son.
La main dans le creux de mon dos dispensait de douces caresses. Ses lèvres frôlèrent les miennes mais elles ne s’y attardèrent pas. Elles parcoururent mon cou, mon bras, ma main, à nouveau le bras, le cou et… elles finirent dans mon corsage ! Je retins mon souffle. Je sentis sa langue frôler un point sensible et gémit. Il me repoussa.
-Vilaine fille, me dit-il en se levant et me poussant sur le lit de ma sœur.
J’avoue avoir eut honte d’utiliser son lit pendant un moment mais c’était crucial. Une main remonta le long de ma jambe et je réagis ! Je le fis basculer sur le coté et pris les choses en main. Le chat dévoila le félin qui allait croquer le loup. J’étais tellement concentrée que j’en oubliais la prudence même. Et lorsque s’éleva le malheur, j’en sursautais.
-Lucretia !? S’exclama ma sœur.
Vomir. J’allais vomir. J’étais bafouée, j’étais honteuse. Lucretia, mais qui étais-tu ? Je marchais au hasard dans le dédale de couloirs.
Ma tête était assez brumeuse et mon allure rapide pour fuir commençait à me monter au cœur. Il me semblait que madame de Pompadour tenait une salle de toilette vers ici. Je saisis une poignée et ouvrit la porte…sur un placard. J’en pris une autre et tombais sur une toute petite pièce, un boudoir à ce qu’il me semblait. Je pris une chandelle du couloir et alluma les chandeliers- à vrai dire, le seul et unique chandelier-de la pièce. J’entrepris de me débarrasser de ma cage de fer et me roula en boule sur un fauteuil. Je ne me sentais pas bien, en colère, frustrée, énervée, trahie, triste, abandonnée, désillusionnée. Il me semblait que ce n’était pas ma sœur que j’avais vu et pourtant ! Comment pouvait-elle se comporter comme ça ? Mais enfin, Roxana, réveille-toi ! Regarde autour de toi, la vie c’est le libertinage. Plus personne ne reste pur jusqu’au jour de son mariage. Tu es naïve de croire encore en des mœurs dépassées et poussiéreuses. Car c’était bien là mon problème et ce constat m’enfonça un peu plus : ce n’était pas les autres qui clochaient avec moi, mais moi avec tous. Fille obéissante, j’étais la figurine sortie du moule parfait de l’éducation de mes parents et rien ne m’altérait. Mes mœurs, mes idées, rien n’évoluait avec la société qui m’entourait. Je me sentais à part car je ne correspondais qu’à une époque d’il y a deux générations en arrière. Je voyais mes frères et ma sœur comme ils étaient autrefois et j’avais fermé les yeux pour ne pas voir qui ils étaient devenus. Pourquoi n’avais-je pas changé moi aussi ? Pourquoi un fossé se creusait constamment entre eux et moi ? Il faudrait que je change ! Que je sois enfin une fille de vingt trois ans de l’an 1760. Que je me fasse violence et que je comprenne enfin qu’il n’y aurait pas d’unique et grand amour dans ma vie, qu’il faudrait que je côtoie plusieurs hommes, que j’apprenne à souffrir et qu’un jour j’épouserai un homme qui ne m’aimera peut être pas pleinement ou que je n’aimerai pas pleinement, que nous vivrons juste dans un bonheur simple de tous les jours et non pas un roman.
Mais j’en voulais quand même à Lucretia. Pourquoi m’avait-elle mise de côté ? Pourquoi un tel secret ? Elle me jugeait sans doute comme une gamine ; pourtant, j’aurais mieux réagi en le sachant dès le départ qu’en assistant à ce spectacle. Alors c’était fini le temps des confidences, maintenant c’était chacune pour soi ? C’était donc ça ses mystères à Chambord, la chapelle et sa chambre. Sa chambre ! Avait-elle un passage le menant à lui ? Monsieur Clairjean…Comment pouvait-elle le connaître ? Ils ne s’étaient même pas vus lors de la soirée de madame de Pompadour. Se connaissaient-ils déjà ? A Chambord ? Je ne l’avais jamais vu. Il nous aurait suivi jusqu’à Paris ? Tout de même pas. Ma curiosité devenait intense : un amant secret ? Lucretia ne cachait pas ses prétendants d’habitude. Auraient-ils un secret commun ? Tous ces mystères… Avait-elle introduit une secte ?
Je pris ma tête entre mes mains, j’avais mal à la tête. De toute manière, j’avais trop de rancœur. Je ne voulais pas la voir une seule seconde et espérais être suffisamment cachée. « Pfff, murmurais-je, elle ne doit même pas te chercher. Peut-être même continue-t-elle ses ébats tranquillement…dans notre chambre ! Oh, quelle horreur ! ». Qu’allais-je faire toute la nuit ? Aucun endroit où dormir et même mes livres de botanique étaient dans la chambre. Je posais ma tête contre le dossier et peu à peu, mes yeux se fermèrent sans même m’en rendre compte.
Sur le coup, la peur m’avait saisi. Mais lorsque j’ai vu l’expression de dégoût de ma sœur, j’avais été choqué par mes propres actes. Elle s’était enfuie et je tremblais comme une feuille, inondant le maître de larmes.
-Lucretia, m’appela-t-il inquiet. Tu trembles.
Il me serra contre lui et j’en fus heureuse mais je me détestais aussi. Ma sœur, ma jumelle, ma moitié… Elle devait me haïr. Mais au-delà de cela il y avait tellement plus ! Je ne savais pas ce que je devais faire. J’étais totalement perdue.
-Lucretia ressaisie-toi ! m’exhorta-t-il.
-Cyan, dis-je entre deux sanglots.
-Réfléchie ! Réfléchissons ensemble à une solution. Comment allons-nous rattraper la situation sans mettre notre véritable secret en péril.
-Tu ne vas tout de même pas la tuer !
-C’est une possibilité.
-Cyan !
-Maître Cyan.
Je le foudroyais du regard.
-Il n’y a plus de maître ce soir. Nous sommes allez trop loin.
-Loin ? Je me suis juste servi de toi.
Je le sondais. Ces yeux gris ne laissaient rien transparaître. Je m’approchais de son visage et ses lèvres frémirent. Il ne pouvait pas me mentir.
-Ton corps te trahis, lui dis-je.
-Le désir n’est pas de l’amour.
Je le giflais et le sonda à nouveau. Il ne broncha pas.
-Penses-tu réellement pouvoir me mentir ? Même si c’est pour me protéger ? C’est inutile. J’en suis parfaitement capable toute seule et j’ai toujours une fiole sur moi au cas où. Maintenant nous allons faire ainsi. Je vais trouver ma sœur, lui expliquer notre relation et l’éloigner de ton secret. Tu es Cyan ClairJean, jeune bourgeois de la finance. Tu es mon amant et tu cherches une digne place avant de demander ma main d’où notre relation secrète.
-Lucretia…
Je le fis taire d’un baiser.
-J’arrangerais tout, lui dis je. Maintenant viens. Nous devons la trouver.
Il acquiesça et nous cherchâmes ma sœur main dans la main. La porte d’un placard avait été ouverte et non loin de là, sous une porte, de la lumière filtrait. Je poussais la porte et y trouvais ma sœur assoupie. Je regardais Cyan qui acquiesça et la ramena dans son lit. Je me sentais si mal de l’avoir blessée !
-Tu devrais y retourner, lui dis-je.
-Tu n’as pas l’air bien, me répondit-il. Penses-tu vraiment que je vais te laisser ?
-Cyan s’il te plait… J’ai besoin d’être seule avec elle.
Il soupira avant de m’étreindre. Il caressa un moment mes cheveux et m’embrassa sur le front avant de partir. Je me défis de ma robe et me glissais dans le lit de ma sœur. Je pris sa main dans la mienne et l’embrassais. Les larmes me vinrent aussitôt. Consciente de ma traîtrise, je la priais doucement avant de m’endormir :
-Je suis désolée Roxana. Tellement désolée.