L’amande m’est douce amie

boukinoli

L’amande m’est douce amie
Elle prend ce qu’elle repousse amie

Le vol des martinets
Le cri d’une fauvette
Et le noir geai frondeur
Frémissent et scintillent
Tandis que j’élague secrètement

Les saules ne me mentent
Ils pleurent ce que je chante amie

Les bouleaux se balancent
Et de leurs têtes lentes
Décrivent l’orbe  plainte
Où ils sont enlacés

Les chênes nous contemplent amie
Par leur cœur inondé d’une sève paisible
Ils nourrissent leurs glands
Qu’âme en peine les glane.

L’ortie pique en passant
Comme un vent aigrelet
De petits rires fiers

Les fagots oubliés fleurissent à feu leurs liens
Les ravines obscures s’offrent
Aux perles enchâssées par les pépilles d’or

Les arbres frissonnent amie
tristement d’oisillons dédaignés
Je les console amie

Par ici sans boussole
J’errai

Et par là oui  je n’aimais personne
A part vous et les prés.

L’amande m’est douce amie
Elle prend ce qu’elle repousse amie

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