L'amant de nos chevelures

compteclos

chapitre 5

Ida regardait l'horizon. Elle avait faim. Mais, ce n'était pas une faim anodine. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas torturé un homme. Et flagellé son sourire. Leurs sourires qu'elle aimait tant à ces hommes prétentieux, ces soit disant gauchistes qui insultaient chaque musulman, ces soit disant ouverts d'esprits, ces PDG, ces ratés, elle les haïssait. Tous.


Le mépris qu'elle avait pour ces hommes la poussaient à faire toujours pire. Elle collectionnait leurs âmes.

Elle se leva, mit son imperméable rouge et sortit.


Les rues étaient bondées de monde et le soleil tardait à montrer le bout de son nez.

Ida aimait la tiédeur du matin et la fièvre pressante des pas saccadés sur les ruelles tassées.

Elle se délectait de ce bonheur bordelais qui, en vérité, ne l'était qu'en apparence.


Elle cherchait sa proie, les narines en l'air, flairant une odeur qui ne la laissera pas de marbre et les yeux rivés sur chaque lèvres. Elle ne mit pas longtemps à l'apercevoir. Il était au téléphone, portait une chemise Lacoste et un jean Levis. Son sourire en coin ne mentait pas. Ce gars-là était une ordure.

Elle lui fit son plus beau sourire et tortilla ses fesses de manière nonchalante. Elle l'aguichait.

Il ne fallut pas deux secondes à l'étranger pour ranger son téléphone.


«  Bonjour mademoiselle. »

« Bonjour monsieur. »

«  Vous êtes radieuse. »

« C'est gentil. »

«  Que faites-vous à cette heure-ci ? Vous n'avez pas l'air pressée.. »

«  Je vous attendais. »


L'homme esquissa un sourire. Ida le prit par le revers de la manche et l'entraîna en direction de son appartement. Il ne broncha pas. Excité.


Ida le fit entrer. Ils se déshabillèrent et firent l'amour sauvagement. Leur langue se mélangeant, leur salive s'aguichant, leurs membres se touchant, leurs regards se pénétrant.


«  Et si on jouait à un jeu ? » proposa Ida.

«  Avec plaisir » répondu l'inconnu essoufflé.

«  Ferme les yeux. »


Ida l'attacha. De la corde raide. De la vraie corde.


Il ria.


Elle lui banda les yeux.


Il était nu, devant elle, il était son offrande, sa proie, son heure de plaisir intense.


Elle prit le couteau qu'elle cachait toujours dans le tiroir gauche de sa table de nuit.


Elle lui mit une corde autour de la mâchoire et de la bouche.


«  Ne fais pas de bruit. »


Elle laissa glisser la lame le long du corps de sa proie. Doucement, lentement, sensuellement, sexuellement.

Ida était douce. Son corps nu,en sueur, la rendait terriblement belle.


Elle enfonça la lame au niveau de l'entrejambe de son amant.

Il essaya de se débattre.


«  Si tu bouges, je te tuerais maintenant. »


L'homme se retînt, comprenant son sort, une larme coula de sa pupille.


Elle enfonça sa lame profondément.

Le sang coulait à flot.


Elle lécha le couteau et ria aux éclats.

Elle arrêta son objet de torture près de la bouche de son partenaire. Et d'un bruit strident, lui fit un immense coupure sur la joue, qui partait de l'entre deux de ses lèvres.

Elle fit la même chose de l'autre côté.


«  Tu porteras le sourire sur toi à présent. »


Le sang tachait ses draps bleus, le sang se mélangeait à sa peau blanche.

La peau d'Ida devint pourpre. Elle se caressa, se masturba en regardant l'homme se vider de son sang devant sa rétine.


Elle jouit, plusieurs fois, jusqu'à ce que l'homme, inerte, cessa de pleurer de manière muette.


Il fallait, à présent, se débarrasser du corps. Ou plutôt, de ce qu'il en restait. Elle détacha son cadavre, l'embrassa un peu partout et sourit.


«  Ce qui est fait, n'est plus à faire. »

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