l'amour Caterpillar

lanimelle

L'amour Caterpillar

D'ici, la lame phallique touche la cible sans y rentrer, pointant le bout de son gland, prétendant hésitant, timide, puceau peut être.

Fente,  lèvres tremblotantes, frisson d'émois, perle le désir incontrôlable, instinct, emprise, tourbillons et j'imaginais le feu un peu plus haut, caché au-dedans, dans l'étui crispé du sentiment confus.

La croupe bascule et s'offre en spectacle.

Provocation d'un derrière fendu, pourfendeur sans limite.

La vision des éléments avaient toutes les nuances de rose qui se superposent et se confondent,  intimités qui s‘entrechoquent, qui s‘apprivoisent.

Gland  qui glisse, disparition  dans le précipice et les souffles suspendus, perchés ensemble quelque part, reliés l'un  l'autre par d'infimes centimètres fragiles aussi fragile que le désir, s'enfonce encore lentement l'ardente queue, dans le gouffre, dans le néant ou le cœur fait céder le corps.

Quelque part, vu d'en bas un homme et une femme s'aiment, sans véritable définition, sans connaitre comment conjuguer ce temps d‘aimer, ils s'aiment dos à ventre, jusqu'au fond, jusqu'aux mains de l'homme qui se posent sur son cou et qui prend l'autre bouche dans la sienne, langue à langue, offense et abandon.

Sculpture vivante, électrisée, les deux sexes ont disparus, leurs cuisses sont collées, je devine qu'il se passe quelque chose en eux, je le devine parce qu'elle tremble, parce que d'ici l'homme n'existe plus, son sexe c'est évanoui en elle, il n'est plus un homme, il est un corps mutilé dans l'amour, dans le  ventre de l'enfer.

D'en bas, quelque chose d'immodéré et d'immortel, de violent et d‘affectif, de captivant comme un livre que je voudrai finir, se déroule, se développe, se déplie, se devine.


Cours métrage d'une métamorphose des corps, l'homme ressort lentement, la femme se cambre plus fort, il regarde, elle gémit, d'ici je crois que mon cuir craque, je crois que moi aussi je prends feu, je crois qu'ils mettent le feux tout autour de ce qu'ils deviennent ensemble, ils sont le magma, la lave,  ils sont des émotions arrogantes et controverses, ensemble dans l'errance d'aimer.

Des larmes de cyprine coulent sur ses jambes, le membre ressort, huilé de toute cette capitulation, de toute cette liberté dangereuse,  angle de vue tropicale, infernal triangle où se perd  la raison.

Il disparait à nouveau, il ferme les yeux, peut être est il encore  plus loin en elle, la femme se crispe, ses ongles strient le mur.

Il aime ca d'ici, ils aiment ca, ce voyage, cette turbulence sensorielle, cette possession provisoire, unique, éphémère, splendide spectacle de petites morts qui réaniment leur vie.

Je regarde  ce qui n'est pas autorisé à voir .

Dans bas les amants ressemblaient à une fin de siècle, à quelque chose d'irréel et d'improbable, deux natures mêlées, sentiment animal, confusions des sens en migration, leur plaisir éclata plus fort que le cris de la femme, plus fort que le son roque de l'homme qui inonda tout l‘espace.

Ils restèrent unis après, engouffrés dans le reste des séismes, dans l'attente de la dernière secousse.

Le long de la cuisse de la femme coulait le reste d'une frénésie amoureuse.

D'ici bas je n'avais jamais vu ca, elle n'allait jamais ni avec des hommes, ni avec des femmes, elle trainait avec moi depuis des mois, marchant dans le sens contraire du risque d'aimer.

Quand elle m'a enlevé brides et lacets, sans rien me dire, j'avais compris qu'elle avait fait l'amour, elle s'est endormie avec moi, elle n'avait encore jamais fait ca.


L'animelle

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