L'amour d'un soir

Tu t'étais rapproché de moi depuis quelques temps. Quelques années, quelques mois, quelques semaines, quelques jours, quelques heures, quelques minutes. Qu'en sais-je ?

J'avais perdu la notion du temps depuis un moment.

Aussi, j'ignore quand et comment tout cela est arrivé.

Tout est allé si vite. Très vite.
Aussi vite que ces manèges à sensations fortes qu'on trouve dans les fêtes foraines éphémères qui s'arrêtent en ville.
Pourtant, pour éprouver des sensations fortes, nous n'avions ce soir là pas eu besoin de manège.
Heureusement d'ailleurs...

Parce que je n'aurais pas tout supporté en une seule soirée, je crois.
Je ne me souviens pas de grand chose.
De quelques sourires, quelques étreintes, de tes mains et du reste.
Pleins de baiser, sans émotions et de mots, résonnant faux.  
Il n'en a pas franchement été question d'ailleurs.

Pourquoi est-ce qu'on aurait échangé un baiser langoureux et plein d'émotions si nous ne ressentions rien, dis ?
Ca aurait été de trop, je crois.

Parce que c'était un "amour d'un soir" comme on appelle ça.
Un plan cul, pour parler en langage courant.
C'est ça. Un plan cul.

Qu'importe.

Je le savais en te suivant dans cette chambre sombre.
En tout cas, au fond de moi, je le savais.

Je l'ai toujours su.

Aussi, quand tu m'as dit d'oublier ce qui s'était passé, je t'ai écouté.
J'ai un peu bronché, mais je pense que c'était de la grosse comédie, finalement.

Parce que quoi qu'il arrive, quoi qu'il soit arrivé, on n'évoquera plus ce souvenir.
On n'évoquera plus ce malheureux évènement.

Quel évènement déjà ?