L'amphithêatre
John Smith
Le doux souffle du vent,
Ce lointain dépaysant,
La faune joueuse du tout,
Qui me disent ''Viens avec nous !''.
Mais je suis ici, parmi les morts,
Prisonnier de ce maudit corps,
Leurs héritages coupant mes ailes,
Me garde loin du vrai et du ciel.
Elle me garde fou.
Comme toute chose, le passé s'efface.
Le temps de l'ignorance n'a pas laissé de trace,
L'avenir ne m'offre plus aucune perspective,
Pendant que le présent part à la dérive…
Le soleil traversant les carreaux sans bruit,
N'illumine ni Dieu, ni être dans ce morne ennuie,
Juste de quoi éclairer d'une faible lueur,
L'inavouable évidence de notre éternel malheur.
Tu y crois toujours, aux sens de tes passions?
A la beauté des églises ? Aux chants des électrons ?
Ces grands meurtriers du temps d'autant,
Nous berçants doucement lorsque nous étions encore adolescents.
Liberté, liberté, pourquoi nous avoir quittées ?
Jusqu'où va ton ciel ? Peux-tu m'y guider ?
Allons, vient détruire ce monde des fous et des arrogants,
Dans un gracieux fracas, le réduire au néant.
Viens à ma rencontre, tu n'es pas un rêve,
Mettre fin à tout ça, juste une trêve,
Puisses-tu me rassurer, un instant ?
Pour nourrir ma flamme qui s'éteint maintenant.
Pour qu'elle puisse tout éclairer, mon monde, et le tien !
Qu'elle nous réchauffe, nous guides vers un meilleur demain !
Qu'elle emmène nos frères loin de ce RIEN !
Qu'elle donne sens à nos actions, tel le Divin !
Pour se réveiller, tout sourire, chaque matin,
A là vu de ce nouveau monde à bâtir de nos mains...
Mais rien ne viens nous sauver,
Rien, Rien, Rien ne vient perturber ces putains d'habitudes.
Tout est là pour nous calmer, nous rassurer dans la médiocrité,
Pour que ni colère, ni raison viennent briser notre servitude.
Alors, il ne reste qu'à écrire, nous torturer,
A nous répéter que notre dessin est ailleurs, meilleur.
En attendant de rejoindre les rangs des aveuglés, notre destinée.
Mais toujours, restera dans nos yeux une faible lueur...
La lueur de l'espoir
La lueur du grand soir.