Langage - Chapitre 1
Alicia Lo
Mélyssandre
Putain de merde, elle est où cette foutue baraque ?! Oh bordel qu'est-ce que ça me saoule ! « 77 Gartmoor Gardens, Southfields, LONDON SW19 6NX », où es-tu ?! C'est pas possible, je tourne en rond depuis vingt minutes ! Ok, on garde son calme. Réfléchis… Je regarde autour de moi mais il n'y a personne à qui je puisse demander mon chemin. Demander mon chemin ? La grosse blague ! Je suis incapable d'aligner deux mots en anglais et d'ailleurs cela m'a fait foirer mon bac… Puis je n'ai pas internet en Angleterre, bye bye google maps…
Qu'est-ce qui a pris à ma mère de m'envoyer à Londres cet été ?! Elle a réussi à me faire partir en me menaçant, cette mégère ! Mère indigne ! Si ça se trouve je vais me faire éventrer par un dénommé Jacques ! Désespérée, je décide de m'enfoncer encore plus loin en m'éloignant d'avantage de mon point de départ, la station de métro. Dieu seul sait comment je suis arrivé là sans encombre.
J'injure ces maudits londoniens quand une voiture s'arrête à mon niveau. Je tourne la tête et une dame de l'âge de ma mère descend la vitre avant d'engager la conversation.
« Mélyssandre ? C'est toi ? »
Oh miracle de dieu tout puissant, j'irai à la messe ce week-end ! Enfin, si j'y pense et si je trouve une église. Réflexion faite… C'est mort.
« Oui ? » Me suis-je empressé pleine de joie.
« Qu'est-ce que tu fais là ?! La maison est beaucoup plus loin ! Monte, je vais te montrer le chemin. »
Ok, elle s'est mon dieu.
Il s'agit de Christine, l'amie de ma mère chez qui elle m'a envoyé cet été en guise de châtiment suprême.
« Heureusement que je t'ai reconnue ! Comment s'est passé ton voyage ? »
Au moins, elle est gentille et à première vu, je l'aime bien ma gardienne de prison !
Je lui explique que je vais bien, et que le voyage s'est assez bien passé. Elle demande comment va ma mère et on discute pendant qu'elle prend un chemin que j'essaye de mémoriser. En vain.
Elle ralenti soudain.
« Hm… Il n'y a encore plus de place dans cette rue. Descend, c'est la maison juste là. Tu dois être fatiguée, va te reposer. Sonne, il doit être rentré à cette heure ! »
Je ferme la portière. « Il », ça doit être son mari. D'après maman c'est un avocat très réputé de Londres.
Ma valise, derrière moi, fait un raffut pas possible dans cette rue résidentielle hyper silencieuse. J'espère que je ne vais pas m'embourgeoiser.
Je sonne à la porte d'une grande maison super belle. Eh bin, ils ne sont effectivement pas pauvres les poto' de ma maman.
La porte s'ouvre brusquement et je sursaute sur place. Là, ma mâchoire se décroche et mes yeux sortent de mes orbites.
Un jeune homme très grand, incroyablement beau et sexy se tient devant moi. Il est brun et ses yeux sont du même brun sombre. Son regard… Son regard est intense. Il est taillé parfaitement. Mon souffle se coupe pendant que je l'admire indiscrètement.
J'espère qu'on va partager la même chambre !