Langues plurielles, l'Europe s'emmêle
Jean Claude Blanc
Langues plurielles, l'Europe s'emmêle
Une fois encore, dicte sa loi
L'Europe supplante, les Etats
S'occupe de tout, même du patois
Eprise de langues, n'importe quoi….
Parlementaires, qu'ont rien à faire
Pour mériter leurs gros salaires
D'un moindre sujet, ils s'accaparent
Voilà qu'ils plaident pour le crachoir
Régénérer, us et coutumes
C'est bien joli, promettre la lune
Régions tranquilles, paisibles villages
Vus de Bruxelles, belles images
Suis Auvergnat, tiens le rester
Fier du verbiage, de mes ainés
La charte des langues, est frelatée
Le mot Nation, est censuré
On vante l'Europe des régions
Mais la patrie, est dégommée
Comme du bétail, on est traité
J'ai sûrement tort, d'avoir raison
L'Etat de Droits, c'est du passé
L'apologie de nos dialectes
Ça fait l'affaire des fous Bruxelles
Dans leur réserve, les indigènes
L'Europe leur jette, des cacahuètes
On veut apprendre le gaulois
A nos gamins analphabètes
Leur langue mère, s'enfuit déjà
Car communiquent par SMS
C'est le ramdam à l'Assemblée
Ne sert à rien s'égosiller
L'Europe gouverne, les illettrés
Egalité, normalisée
Ils exécutent, la Nation
Les écolos, sans concessions
Les socialos, jamais d'accord
Soudain sont pris de faux remords
De restaurer communauté
On risque de le regretter
La Marseillaise, du charabia
Peut plus chanter, d'une seule voix
On nous propose des tas de réformes
En apparence, flatteuses normes
Mais à y voir de plus près
Y'a des astuces, pour nous gruger
Rien n'est donné, il faut casquer
C'est la morale du progrès
Régionalistes satisfaire
Mais en échange, l'arbitraire
Que ferait-on pas, pour nous convaincre
Que c'est l'Europe, notre seul espoir
Ceux qui y croient, sont bien à plaindre
Sans pedigree, pas de mémoire
Vieux franchouillards, sont insultés
Certes, en patois, ils s'engueulaient
Mais Jules Ferry, les a poussés
A lire, écrire en français
On doit sauver nos traditions
Langage oral, est en péril
Quand nos racines, sont en question
C'est l'avenir qui se débine
Deux tiers du monde, tchatche l'anglais
C'est plus commode, pour commercer
Les grands bretons, sont plus rusés
Du continent, se sont barrés
Nous, on s'acharne à discuter
Des langues mortes, à restaurer
Donner du sens, moderniser
Fraterniser les étrangers
Plus de frontières, désormais
On ne s'exprime qu'en « franglais »
Je vais apprendre l'espéranto
Pour s'enrichir, y'a pas que l'euro
Tellement châtiés, vers de Molière
Mais faut revenir en arrière
En bon français, orthographié
Issu des siècles éclairés
Alors l'Europe dans tout ça
Jamais ne nous égalera
Car c'est grâce à notre patois
Qu'on partage le bout de gras
La France, enfin, retrouve sa voie
Les voix des urnes, raisonnent l'Etat JC Blanc janvier 2014