Latiniste

Océane Martin Aguilera

Hier, 19 Mai 2015, quelqu'un est mort. Cette personne est spéciale... Elle est le fondement de toute notre société, le ciment de la maison de notre avenir, la source de nos mythes, notre inspiration. Tout le monde connait de ses auteurs, ses héros, ses histoires.

Cette personne a vu passer les siècles et les époques. Elle n'est pas morte de vieillesse. Non... C'est pire que cela. Elle a été exécutée, avec une froideur et une indifférence digne des plus grands meurtriers. Cette personne n'en n'est pas vraiment une... C'est un patrimoine, une culture, une société entière. Ce sont les langues mortes. Ce sont le latin, le grec. La folie meurtrière ne s'arrête pas là : l'allemand, l'espagnol, l'italien, la technologie... Tous, sont menacés.

Je ne faisais pas dans la politique. Faisais. Au passé.

Car oui, toi, Assassine ! Du haut du Gouvernement, je me permet de te dire ma pensée. Tu auras beau avoir suivi de grandes études, avoir écumée les bancs des grandes écoles, tu ne sais rien. Tu n'apprends rien, et tu refuses d'écouter. Tu proposes d'écouter, alors que le mal est fait. Tu proposes un marchandage envers un homme que tu as assassiné de ta main froide de bureaucrate sans vergogne ni ombre d'intelligence. Toutes personnes ayant un semblant de jugeote savent que les langues anciennes sont les fondements de notre société, et nous forgent. Elles savent que sans elles, les générations avenirs ne pourront rien faire de bon.

Vous misez l'avenir sur les sciences, les mathématiques et l'informatique, au détriment des lettres, des langues et des arts. Mais vous semblez oublier, Madame, que sans les textes anciens, les mathématiques modernes ne seraient rien. Sans les langues, il n'y aurait aucune diversités, et serions tous plongés dans une culture unique, stoïque et implacable. Sans les arts, notre esprit ne peut s'envoler vers des sphères de détente et de réflexion.

Vous. Bureaucrate. Gratte-Papier sans foi ni loi. Voleuse. Tueuse. MEURTRIERE !

Le combat ne cessera pas, tant que je serais là, et je peux vous l'assurer, que tant que je vivrais, tant que mon coeur battra, tant mon souffle s'entendra, je me battrais. Je me battrai pour ce que vous nous avez volé. Je me battrai pour ce que vous nous avez arraché. Je me battrai, et vous ferez payer cet affront. Je le jure. Sur ma vie. Sur Dieu. Sur Jupiter. Sur l'Olympe. Sur le Styx. Je le jure.

Le combat ne cessera qu'au moment où plus personne ne se battra. Camarades ! Amis des lettres, de la culture, du patrimoine, des langues anciennes ! Prenez vos plumes, prenez vos mots, et utilisez les comme les plus grands les ont utilisés ! Utilisez les pour faire bouger les choses ! Transformez vos mots en armes, et battez vous !

Vous nous avez déclaré la guerre. Nous avons tenter d'ouvrir un dialogue, mais vous êtes restée sourde à nos appels. Maintenant regrettez. Regrettez votre geste. Car nous nous battrons. Jusqu'à la fin.

Si vis pacem, para bellum.

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