L'attaque II

aren_seondi

Hern McMillian

 

 

 

La maison était vraiment dans un sale état. Aucune trace de vie, pas même celle d'un cafard.

C'est dans l'obscurité quasi-totale que l'unité avançait, pas à pas et armes au poing bravant l'inconnu. Si leur progression était lente, c'était pour ne pas signaler leur présence. Dans leur situation, s'ils tombaient sur les meurtriers, ils ne pourraient pas s'échapper…

 

Le chef de l'unité leva le poing, les policiers se figèrent. Il avança lentement vers une porte qui donnait sur le couloir qu'ils arpentaient et l'ouvrit. Il attendit quelques secondes puis passa la tête dans l'embrasure, regarda attentivement, renifla et se retourna vers son équipe. « R.A…» Il fut tiré violemment dans la pièce et poussa un cri de douleur. « Ils sont là ! cria l'un des policiers. Ils sont là ! Evacuez ! Evacuez, vite ! » Il se fit décapiter avant de pouvoir fuir.

Deux morts. Il restait encore cinq policiers. Ils coururent aussi vite qu'ils purent dans le couloir, dévalèrent les escaliers tandis qu'ils perdaient un autre de leurs collègues. Les cris d'agonie et les bruits de chair déchiquetée poussaient les membres restant de l'unité à courir encore plus vite.

Ils arrivèrent au premier étage et continuèrent leur ruée vers la sortie. Soudain le plafond s'effondra devant eux. Ils étaient pris au piège.

Deux d'entre eux parvinrent à entrer dans une salle de bain obscure. Les autres n'eurent pas cette chance.

-          Allume ta lampe, chuchota l'un des survivants après avoir rapidement et du mieux qu'il put jauger la situation.

L'autre s'exécuta. Ils inspectèrent les lieux puis s'affalèrent au sol, adossés dans un coin de la salle, face à la porte. Ils scrutèrent encore la pièce pour se rassurer. Rien. Ils éteignirent leurs lampes.

-          A-alors ça existe vrai-vraiment.

-          Oui mais ce n'était pas la même chose que la dernière fois. Ces meurtriers sont plus petits, plus rapides et plus agiles. Estime-toi heureux que nous soyons encore en vie et prie pour avoir une mort rapide.

-          J-je veux pas mourir ! s'exclama Joan.

-          Sois fort, un monde meilleur nous attend.

-          N-non, Hern, je veux pas. J-je veux pas mourir ! On peut demander des renforts, avec un peu d'aide on pourrait s'en sortir !

-          Non, silence radio tant qu'on dans les murs. On ne sait pas si ces choses sont sensibles aux ondes, mais de toute façon la radio ferait trop de bruit.

-          Qu'est-ce… qu'est-ce qu'il va se passer alors ?

-          Eh bien, quand ils en auront fini avec les autres, ils nous traqueront. Nous devrions trouver un moyen de fuir.

-          Je veux pas mourir, je veux pas…

La porte de la salle de bain vola en éclat et un meurtrier se précipita sur eux. Ils firent feu. Les flammes émises par les coups de feu laissèrent apparaître la gueule monstrueuse du prédateur qui s'écroula avant d'avoir atteint sa proie.

Le silence revint, effrayant, perturbé par le bruit des vieilles lattes en bois qui grinçaient ça et là sous le poids des meurtriers.

-          Nous devons sortir, dit Hern en regardant avec dégoût l'imposant cadavre du meurtrier aux quatre pattes puissantes, à la fourrure noire, à la gueule hideuse, aux griffes et aux crocs acérés.

-          …

Cœurs battant, ils se levèrent tant bien que mal. Par chance, la salle de bain disposait d'une fenêtre. Ils se dirigèrent silencieusement vers elle et l'ouvrirent. Ils étaient au premier étage, à deux mètres du sol. Une chute de cette hauteur ne leur serait pas fatale mais après il fallait courir et vite.

-          Je passe en premier, dit Hern. Tu n'auras qu'à me suiv…

-          Hors de question coupa Joan qui agrippa Hern et qui le poussa à terre avant d'enjamber la fenêtre.

C'est alors qu'un bruit de verre brisé retentit.

Un meurtrier avait défoncé la fenêtre et son cadre et avait atterri à deux mètres de McMillian tombé au sol renversé par l'effet de surprise. La tête de Joan était prise entre les crocs de la bête. Son corps bougeait encore mais un bruit horrible fit comprendre à Hern que son collègue venait de trépasser.

Il se releva aussi vite qu'il put et plongea par la fenêtre. Il se réceptionna tant bien que mal, se démettant l'épaule au passage, jeta un coup d'œil derrière lui et courut comme il n'avait jamais couru. Il saisit sa radio et l'alluma. Il demanda qu'une voiture vienne le chercher et, une fois à l'abri, demanda la destruction pure et simple de la maison.

Le mystère des meurtres qui avaient eu lieu aux alentours de la maison était résolu mais ce qu'ils avaient trouvé en ce lieu dépassait de loin leurs pires craintes. La suprématie de l'Homme n'était plus assurée…

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