L'Auberge Vers-Sant - Le Pianiste
Y.Vostre Roy
Valsant ses doigts cornés sur l'ivoire des touches
Fermant ses yeux cernés, voilant son regard louche
Ramenant en avant son ample crinière
Il compose, peinant, son hymne funéraire
Ce vieux pianiste est laid, tel l'est sa mélodie
Un portrait épatant de sa sinistre vie
L'ombre que projetait son unique bougie
Semblait simplement folle et triste de folie
Alors qu'il achevait sa lente rhapsodie
Il gémit d'un soupir et cessa de jouer
Il se surprit à rire à la simple pensée
Qu'à la jouer au complet, elle lui prendrait la vie
Les notes sont portefaix de très nombreuses années
Chacune porte en elle des vestiges incompris
Et le sens contrefait qui l'anime à moitié
Lui remplit sa gamelle d'un fort et vieux whisky
Son esprit assoupit par les vapeurs d'éthyle
Qui à chaque gorgée appaise l'escarmouche
Il refait, étourdit mais fidèle à son style
Valsant ses doigts cornés sur l'ivoire des touches
Cette symphonie qu'il a lui-même maudit
J'avais en mémoire un aubergiste, un vieux tenancier, voici venu le tour du pianiste tout aussi bien décrit.
· Il y a environ 14 ans ·Jiwelle