L'autoroute
Jean Claude Blanc
L'autoroute
Dimanche après-midi, démarre mon diesel
Fonce à tombeau ouvert, pour faire peur aux pucelles
En a sous la pédale, ma bagnole fidèle
Enfourchant l'autoroute, j'écoute Eddy Mitchell
La 3 voies devant moi, découpe l'horizon
Faire chauffer les pneus, ça pue bon le goudron
Dimanche après-midi, intrépide nostalgie
Fais rugir mes chevaux, au rythme du country
Pauvre esseulé cowboy, m'accapare les virages
Paysages désertés, personne dans mon sillage
Je dévore le bitume, comme un anthropophage
Car pour calmer mes nerfs, pilote comme un sauvage
J'égrène dans ma tête, les notes de ma guitare
Coolos musique de l'ouest, sur un air de Guthrie
M'abrutissant de bruit, au bout du monde m'enfuis
Je roule à perdre vie, pour tuer mon désespoir
J'emballe au passage, une poulette chérie
Qui la ramène pas, tellement elle est ravie
Partageons nos envies, toujours plus d'infini
Ensemble, on se comprend, même ça finit au lit
Dimanche, jour de chance, je me suis fait la belle
Cramponné au volant, je fais des étincelles
Mais d'une main experte, cajole ma demoiselle
Pas ma dernière séance, mais artiste éternel
La liberté, mon gars, je ne la dois qu'à moi
Si j'ai brisé mes chaines, ne cherchez pas pourquoi
Ma jouissance est là, je l'ai entre mes doigts
Vais pas me dégonfler, droit de braver la loi
J'appuie sur le champignon, enjambant la ligne blanche
En mettent tout à droite, la voie étroite me tente
L'autoroute, m'appartient, ma minette, ça l'épate
Se défoule la rate, en brûlant les étapes
Des fois, je décélère, quand me vient une lubie
Trop dépasser les bornes, je m'accorde un répit
Me donne la chair de poule, enfreindre les interdits
S'il y a la mort au bout, pas grave, suis en sursis
On s'accorde un instant, sur l'aire de repos
Juste se cajoler, comme 2 tourtereaux
Elle m'a excité, et je l'ai dans la peau
Est temps de se mélanger, faire la bête à 2 dos
Demain, déjà lundi, à quoi bon y penser
Aujourd'hui, taille la route, de vitesse, grisé
Qu'importent mes emmerdes, me fous du monde entier
Avec ma poulette, on chante liberté
Cet hymne de Corringes, mille fois ressassé
Chaude sous le capot, prête à bondir
C'est un délice, que ce délire
Sièges rabattues, sans la ceinture
C'est le début de l'aventure
On se bâtit, en un instant
Une ribambelle de sentiments
Les circonstances, sont idéales
Pour se promettre amour frugal
Empire des sens, sur l'autoroute
Les conséquences, on les redoute
On va s'en faire, tout un poème
De se couvrir de « je t'aime »
La frénésie, déjà me gagne
Reprendre le manche, battre la campagne
Nouvelles ivresses, j'en redemande
Et que m'importent, les amendes
Quel beau dimanche, ensoleillé
Je me suis fait ensorceler
Par mes passions, toujours rêver
De volupté, pour me barrer
Sur l'autoroute, on est nombreux
A se demander, ce qu'est d'être heureux
Chacun sa part de vérité
Par l'entremise, de ses idées
Chouette nana, belle bagnole
C'est l'occasion, pour la bricole
Faut profiter, quand ça rigole
Sont revenues, mes années folles
Refrain :
Ecoute ton corps, qu'éclate ton cœur
Il sait pour toi, ce qui est meilleur
Sur l'autoroute, taille ta route
C'est bon pour toi, y'a pas doute
Cherche pas l'amour, viendra tout seul
Tu le vois pas, déjà frissonne
Auprès de toi, un peu bégueule
Déride le, à coups de klaxon JC Blanc mars 2015 (chanson)