L’aveuglée

Jeunes gens,

Ne vous enivrez pas d‘un espoir illusoire,

N‘enflammez pas vos cœurs pour un mot dérisoire,

Quand tout vous porte à croire, détrompez votre esprit,

Ou préparez-vous à récolter le mépris.  

La joie qu‘à l‘instant même vous croyez infinie,

Demain vous aura tuée, quand tout sera fini.

Vous ne goûterez plus qu‘une déception amère,

Quand vous savouriez hier les délices d‘une chimère.  

Oh, fuyez l‘assassin, qui arme sa vérité,

Pensant innocemment que vous la méritez.

Non ne permettez pas qu‘on vous révèle l‘horreur,

Alors que c‘est vous seul qui commettez l‘erreur.

De vous être cru aimée, épargnez-vous la peine,

En vous gardant d‘aimer qui ne vous traite en reine.