Le 30 octobre 2056 L’Europe doit-elle se doter d’une nouvelle constitution ?
Olivier Parent
Il y a une cinquantaine d’années, l’Europe, en pleine construction, se déchirait, en coulisse, autour de ce qui allait devenir sa première constitution. Le pugilat constitutionnel qui frôla maintes fois la gabegie dura une décade.
Aujourd’hui, l’Europe se trouve à marcher à nouveau sur ses propres traces. Avec une communauté de 35 membres, les divergences de politiques nationales s’assemblent en sous-groupes de plus en plus identifiés. Certains restent attachés à leur identité nationale, d’autres appellent à une plus grande intégration, allant jusqu’à évoquer une nation européenne.
Identité européenne opposée à identité nationale. Voilà un débat que les pères de l’Europe auraient eu du mal à imaginer à la fin du XXe siècle. Cette réalité toute contemporaine justifie, pour certains, l’ouverture de nouveaux travaux pour la Commission Constitutionnelle Européenne en 2057-58. Et l’on voit ressurgir le vaisseau fantôme de l’Europe à deux vitesses, celle des « enthousiastes » qui veulent accélérer l’intégration européenne avec, aujourd’hui, une composante euro-nationaliste (terme délicat…), et celle des « pragmatiques » qui veulent toujours prendre plus de temps dans leurs choix quitte à « déconstruire » les acquis de l’actuelle constitution.
Il existe un troisième groupe, non négligeable, qui voudrait bien se passer des disfonctionnements de l’administration européenne qui font apparaître des déchirements provoqués par les travaux constitutionnels. « 10 ou 15 ans de palabres tous les 50 ans… c’est cher payé pour une constitution ! » disent, avec une pointe d’exaspération, ces derniers.
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