Le ballon

solisdesiderium

20 mars 18... Joseph Mustelier devait arriver dans trois jours. Il était parti de la Heybrook Bay au Royaume-Uni et devait arriver sur la plage des Blanc Sablons, en France, près de son village.

20 mars 18... Joseph Mustelier devait arriver dans trois jours. Il était parti de la Heybrook Bay au Royaume-Uni et devait arriver sur la plage des Blanc Sablons, en France, près de son village. Évidemment, personne ne l'y attendait ni même ne l'espérait. Son entreprise, de rejoindre les cotes françaises par la Manche en ballon était considérée comme insensée, et celle de déverser les cendres de son paternel pendant le trajet, d'autant plus. Ne pouvait-il pas l'enterrer comme tout le monde, et attendre six mois que la douleur passe, comme tout le monde ? Du village excentré d'où il venait, sourd aux folles rêveries que pouvait offrir la capitale, ce n'était pas étonnant que personne ne comprenne ses envies de voyages, ses désirs d'inventions et son imagination trop optimiste. Chez lui, on ne jurait que par l'océan, la pêche et le mariage. Joseph, lui, jurait par la science, les rêves impossibles et la destinée. Pourtant, malgré le nombre de détracteurs qui l'entourait, l'un de ses rêves soi-disant impossibles était en train de se réaliser. Au-dessus de la Manche, Joseph volait en amont des vagues, parfois même assez haut pour avoir la tête plongée dans un nuage d'humidité. Chose absurde pour l'époque et plus encore pour le coin perdu qu'il habitait. Ceux qui côtoient son village et qui lui avait ri au nez quand celui-ci leur avait parlé de la méthode de la corde pour gérer le cap et le leste d'une montgolfière, n'avait qu'a bien se tenir, car la pratique venait de confirmer la théorie. Désormais, ils seront bien obligés de reconnaître le talent de Joseph quand il fondera sur eux à bord de son merveilleux ballon en morceau de tissus solidement collé puis cousu entre eux. La nacelle même représentait toute l'énergie qu'avait mise Joseph dans la confection de son projet, celle-ci était faite en osier solidement tressé et peint d'une couleur bois. Les performances de son véhicule n'avaient bien sûr rien à envier à l'esthétique formidable, l'engin filait à toute vitesse vers les côtes françaises. Pendant deux jours, Joseph avait recouvert une distance très correcte, voire plus que dans ses calculs préliminaires. Progressivement, il lâcha de la corde pendant son trajet et désormais, derrière lui, traînait une distance importante de corde qui trempait dans l'eau depuis des heures, ramassant par la même occasion, algues et résidus inconnus. Il ne lui restait, d'après de nouveaux calculs d'itinéraire, que cinq heures avant d'atteindre la plage ; Joseph pensait même déjà l'apercevoir à travers la distorsion de l'horizon, mais peut-être que le manque de ration et l'air salé lui troublaient légèrement l'esprit. Mais parce que le hasard parfois est plus vicieux que l'ordre des choses, une tempête ne tarda pas à venir ruiner tout espoir d' arriver à l'heure, l'eau s'agitait tellement que des vagues menaçantes venaient grignoter l'élégante nacelle de Joseph. Quand le bout du tunnel presque atteint, il n'est pas rare de voir celui-ci se reboucher. Le vent, subitement accru d'une puissance terrible, venait ralentir la montgolfière d'une manière considérable. Les événements n'allaient pas en s'améliorant, Joseph le savait, il se devait de fuir la tempête avant d'être pris dans son sillage. Il ne se fit pas prier pour délester la corde emmagasinée autour de ses pieds. Il en avait ramené deux ou trois rouleaux de corde, qui prenaient la poussière dans le garage de son oncle, et les avait raccordées en une seule ; Joseph ne savait pas exactement le nombre de mètres qu'atteignait sa corde, mais une chose est sûre, il avait recouvert le sol de sa nacelle avec elle. Prendre de l'altitude allait peut-être le faire échapper à la folie destructrice de la tempête, et à ses tentacules d'air qui le balayerait d'un coup sec pour envoyer son cadavre quelque part sur une île aux Maldives. Dans la panique que provoquait l'accélération du chaos alentour, Joseph ne prit aucune peine de prendre le temps de peser les pour et les contres de ses prochaines actions. Les choix qui font l'avenir d'un homme sont souvent pris sans possibilité de réflexion. Joseph regroupa l'intégralité de la corde dans ses bras et la jeta par-dessus bord ; le poids du rouleau de corde était si imposant qu'il ne l'avait pas vraiment jeté, il l'avait soulevé d'une force que seule l'adrénaline pouvait céder, puis appuyé sur le rebord de la nacelle pour la faire glisser au-dehors. Immédiatement, le ballon reprit une bonne dizaine de mètres d'altitude et le cœur de Joseph avait eu certes du mal à suivre. Des kilomètres de cordes s'étiraient désormais sur l'océan, emportées par les vagues et sali par la vase. La corde était néanmoins toujours suspendue au panier du ballon, c'était la base du stratagème dont se vantait Joseph et qui servait en somme à réguler la vitesse et avoir plus de contrôle sur l'altitude. C'était un stratagème ingénieux, mais il fallut qu'une tempête arrive ce jour-là, si près de la plage, si près du but. Bientôt, la corde larguée dans l'océan se fera aspirer par un courant d'air puissant qui l'amènera directement dans les mâchoires de la tempête et le si précieux ballon de Joseph voltigera comme s'il était tiré et manœuvré par dix mille hommes. Et évidemment, une minute après avoir repris une altitude convenable, ce fut le cas. Le plus jeune des Mustelier s'accrochait comme il pouvait à l'intérieur de la nacelle qui se retrouvait parfois au-dessus du ballon, celui-ci qui était donc tête en bas et évidemment vide de tout gaz utile. La seule force motrice qui permettait à la montgolfière de progresser dans les airs désormais, c'était les vents violents qui la faisaient valser tout en la tordant dans tous les sens. La nouvelle fit le tour du village en une vulgaire poignée de minutes. Il faut dire que dans ce genre de patelin, les événements anormaux s'ébruitaient comme une traînée de poudre. Et ce soir, hormis l'impressionnante et dangereuse tempête qui clouait les pêcheurs à terre, un autre phénomène se déroulait, mais celui-ci était plus étrange qu'accoutumé. Si les villageois avaient pris le temps et le soin de ne pas railler sur les ambitions de Joseph, alors il serait au courant de ce qu'il se tramait à l'horizon, loin derrière leur plage. Pour le moment, le seul fait dont étaient certains les habitants du village, c'était qu'un objet imposant, à la fois ellipsoïdal et amorphe, virevoltait à grande vitesse en direction de leur village. Le plus étrange était ce qui semblait accompagner cet objet : des gardes-côtes avaient rapportés voir des kilomètres de cordes tournoyer à une vitesse furieuse autour de la masse volante, sombre et inconnue. Les cordes en question venaient fouetter les vagues avec tant de puissance que les claquements aqueux venaient résonner jusque dans la grange la plus éloignée du village. Rapidement, l'objet arriva aux abords de la plage dans un concert de clappement assourdissant. Les villageois étaient regroupés non loin du début de la plage et observaient la scène. À peine eurent-ils la chance d'apercevoir le ballon que celui-ci disparut derrière de colossaux nuages grisâtres qui stagnaient au-dessus de la plage. Subitement, un silence étourdissant avait envahi le village. Puis on entendit une multitude de cordes fouetter le sable sombre et lisse dans un rythme cauchemardesque de claquements étouffés. Et parce que le cerveau humain possède des facultés fantastiques, l'auditoire ne mit pas longtemps à déterminer la puissance de ses véritables coups de fouet juste en analysant le son qu'ils produisaient. Un état de panique général remplaça donc rapidement la curiosité commune. Mais c'était trop tard, le ballon était là désormais. Le précieux silence était terminé. Les habitants du village s'étaient empressés de regagner leur logis, mais, sous-estimant clairement une situation inhabituelle, certains s'étaient mis en tête de placer à l'abri leurs prises du jour. Ce fut fatal pour la grande majorité qui furent tombés leurs maquereaux et leurs saumons en même temps que leur bras ou leurs jambes. Les poissons avaient été emportés par le vent, les membres aussi, et la corde étaient venus fouetter les habitants encore dehors. Avec des coups de cette vitesse, la corde poisseuse décapitait aisément quiconque se trouvait sur son passage. Tout comme elle arrachait des membres et étranglait les habitants avec une précision surnaturelle. Comme possédé par la colère d'un dieu du vent et imprégné de la saleté d'un dieu de l'océan, la corde semblait effectivement se mouvoir par elle-même. S'abattant d'une puissance foudroyante à une multitude d'endroits, les cordes tortionnaires détruisaient les toits des maisons et emportaient avec elles des cadavres difformes dans les airs nocturnes. Plus haut gisait la montgolfière qui semblait constamment se faire fracasser par des courants d'air qui la maintenaient en lévitation. Le ballon tournait sur lui même d'une vitesse si démesurée que sa forme ne ressemblait plus qu'à une large et grossière flèche tournoyante. Si Joseph n'avait pas été éjecté contre un rocher, alors il était probablement mort de cet infâme mouvement centrifuge. Une heure plus tard, le ballon avait amené la tempête avec lui hors du village, où peut-être était-ce l'inverse ; mais si vous posiez la question aux rescapés, c'était bien la montgolfière qui était fautive. Derrière leur sillage, le ballon et sa corde infernale et poisseuse avaient semé une vraie scène de guerre. Des cadavres aux membres arrachés et aux visages boursouflés sillonnaient les rues, d'autres gisaient suspendus sur des corniches élevées et certains blessés cherchaient les disparus dans les décombres, tandis que les plus fragiles n'hésitèrent pas à se pendre dans une ruelle discrète. La corde, sûrement longue de plusieurs kilomètres, allait continuer sa tuerie à travers les villages avoisinants et sa texture était maintenant tant recouverte de sang, de vase, de sueur et de gras, que celle-ci ne viendra s'emmêler dans rien qui ne pourra l'arrêter. Seuls la fin de la tempête, et le lever du jour seront salvateur pour le reste des villages alentour. Le lendemain matin, le bilan tomba : un total de quatre villages fut "génocidé" par le ballon fou et sa corde tueuse. Plus d'un millier de morts, sans compter le nombre de portée disparu qui furent agrippés par la corde et envoyer beaucoup plus loin s'échouer dans des arbres ou des perrons d'églises. La nuit, avait été sujet aux pleurs et à la mélancolie d'avoir perdu ses proches, le lever du soleil était définition de haine et de vengeance. Les quelques survivants des villages, et les villageois des villages rescapés alentour qui vinrent céder main forte, décidèrent de partir en chasse du ballon et de son pilote. Car, oui, le nom de Joseph Mustelier avait fini par remonter dans la gorge du peuple qui criait vengeance. La famille avait heureusement échappé aux brimades, car ils avaient tous étés démembrés par la corde fabriquée par le plus jeune Mustelier. Il fallait donc une tête à jeter à la foule pour justifier une telle tuerie et apaiser les souffrances. Il ne fut certes pas difficile de localiser le ballon, puisque celui arrivait à stagner mystérieusement dans les airs, à peine deux mètres au-dessus du sol, alors que la météo était calme, ensoleillé et qu'il ne persistait pas une once de vent. La montgolfière reposait fièrement au beau milieu d'une plaine vierge qui était entourée d'une épaisse forêt dont les arbres avaient été découpés ici et là par la corde folle. Autour, ne résidait, à nouveau, le moindre bruit. Ce fut une autre paire de manches quand il s'agissait de ne pas tourner de l'œil en voyant ses amis, sa famille, ses voisins éparpillés autour du ballon qui lévitait. Les cadavres étaient broyés dans des nœuds et s'étaient donc fait emporter pendant toute la frénésie meurtrière du ballon avant de venir s'échouer ici, emprisonner par la corde. Ils n'avaient plus rien de cadavre humain, seulement de la bouillie de peau, de chair et de poils. Armée de fourche, de râteaux, et d'autres ustensiles de jardinage pouvant largement faire office d'arme blanche, la centaine de villageois qui s'étaient réunis approchait désormais de la plaine anciennement verdoyante, mais maintenant parsemée de flaque rouge pâle et de dégueulis vert foncé. La bande avait réussi à se positionner en sorte d'entourer et de cerner le ballon. Se faufilant à travers les branches fracassées de l'épaisse forêt et serpentant autour des arbres, aussi silencieux qu'une meute en chasse, ils avaient tous eu le réflexe de ne faire aucun bruit bien qu'aucun ne se soit consulté auparavant. Les villageois fondaient tous discrètement sur le ballon qui, lui, n'avait pas effectué le moindre mouvement de toute la matinée ; celui-ci imposait tout de même une certaine terreur indescriptible. Le tissu du ballon était immaculé de trace et seule son arme, cette terrible corde, était imbibée de sang et d'autres liquides plus ou moins identifiables. L'immense corde, épaisse comme un bras d'enfant, était entortillée ici et là et s'étendait à près de deux kilomètres à la ronde autour du ballon toujours posté dans les airs. Les villageois enjambaient actuellement la corde ensanglantée et sale, et bientôt, ils furent tous à moins d'un mètre du ballon flottant, l'encerclant et le toisant d'un regard terrible. Les dizaines de lames renvoyaient les reflets du soleil sur le panier intact du ballon. Le silence régnait toujours en maître sur l'endroit. Aucun n'osait attaquer le premier, pour cause, chacun avait une connaissance à lui emmêler dans un des nœuds de la corde qu'il ne pouvait s'empêcher de regarder puis de pleurer. La peur et la colère n'avaient comme résultat que la paralysie ; le cerveau humain a besoin de temps pour trancher entre deux sentiments trop intenses qui survient au même moment et parfois c'est juste la passivité idiote qui remplace la décision impulsive. Le Maire du village de Joseph fut le premier à agir. Il se rua sur le ballon, un couteau entre les dents, et prêt à grimper sur celui-ci pour le taillader comme le dernier des pirates. - À mort, s'exclama-t-il avec force pour entraîner ses camarades avec lui Il ne fallut qu'une seconde pour que l'un des morceaux de corde ne l'attrape à la gorge et, comme si elle avait cette fois-ci une vraie conscience propre, fit un nœud coulant, d'une précision digne d'un marin, autour de la gorge du maire qui mourra sur le coup quand la corde se referma violemment sur sa trachée. Le cerveau des autres villageois avait soudainement supprimé la terreur et, pour des raisons de survie primaire, avait opté pour la haine et la violence. Une centaine d'hommes et de femmes se ruèrent sur le ballon, tous motivé par leurs cris communs. Un à un, les villageois se firent décimer par des cordes qui avaient vraisemblablement pris vie, sûrement possédées par un esprit malin ou par celui de Joseph Mustelier. Pendant la bataille, l'intégralité des combattants crièrent : "À mort Joseph!" pour se donner du courage. La pauvre âme avait donné son nom à cette créature cauchemardesque, alors qu'il devait se servir d'elle pour prouver sa supériorité aux gens de son satané village. Une dizaine de minutes plus tard, les villageois avaient presque tous été décimés. Ils avaient cependant coupé un nombre incalculable de fois la corde qui les attaquait, mais celle-ci trouvait immédiatement un bout sur lequel se raccorder sans assistance humaine. Presque tous furent décimés, oui, presque tous, car, il ne restait qu'une seule femme, essoufflée, n'ayant pour seule arme qu'une bouteille d'alcool non distillé dans laquelle elle avait inséré un tissu assez long pour s'imbiber du produit. L'assaut incessant de la corde avait cessé et Élisabeth, seule face au monstre, ne trouvait rien d'autre à dire que des menaces psalmodier en l'air. Après tout, elle n'avait qu'une seule hâte et envie, c'était de rejoindre ses camarades qui avaient péri sur ce véritable champ de bataille. - Alors, quoi, engeance de l'enfer ! Tu es épuisé, sale bêt... La corde ne l'avait pas laissé terminer sa phrase. Elle avait agrippé Élisabeth à la gorge, mais sans trop la serrer, du moins le fait qu'elle n'était pas morte prouvait que la corde y allait plus tendrement que d'habitude. La corde souleva la dernière des combattantes dans les airs et la laissa stagner non loin de la nacelle, quasiment au même niveau. Élisabeth prit le risque d'extraire discrètement la boîte d'allumettes qu'elle gardait dans la poche arrière de son pantalon. - Abandonnez. Abandonnez. Abandonnez. Une voix de plus en plus bruyante venait de la nacelle abîmée, mais Élisabeth était légèrement trop bas pour apercevoir la silhouette qui semblait se tortiller de douleur à l'intérieur. Elle essaya de communiquer, mais seules des demi-voyelles arrivaient à se frayer un chemin entre ses lèvres. Subitement, de la nacelle, intervint Joseph qui s'éleva doucement dans les airs entre le ballon et la nacelle. Celui-ci était suspendu par un cordage complexe qui lui saucissonnait l'intégralité du corps. La mine basse, la peau et les cheveux gras, les yeux injectés de sang et cette bave incessante qui jaillissait de sa bouche et de son nez prouvaient qu'il n'était plus conscient de la réalité. En piteux état, les membres bleutés et sûrement fracturés, il répétait le mot : "Abandonnez" sans cesse, sauf parfois, quand il s'étouffait dans ses effluves épais et gras. En fait, hormis le fait qu'il arrivait à parler, le pauvre jeune homme paraissait tout à fait mort. Les cordes lâchèrent prise progressivement pour ensuite venir s'entrelacer sur le corps de Élisabeth qui regardait la scène tout en essayant de respirer de manière passable. Elle pensait comprendre ce qu'il se passait, ou du moins elle imaginait et cela lui suffisait pour s'inquiéter. La montgolfière allait remplacer Joseph par Élisabeth. Et il en était tout bonnement hors de question, évidemment, alors sans hésitation, elle craqua une allumette, mis le feu au tissu qui se trouvait dans la bouteille puis inséra le flacon, enflammé en son sommet, dans sa poche. Il fallut une bonne minute au ballon pour effectuer le changement d'hôte, et désormais Élisabeth était bientôt la remplaçante du mystérieux rôle que jouait Joseph dans cette nacelle. Heureusement, c'était pile le temps qu'il fallut pour que les flammes atteignent l'alcool et que la bouteille explose dans un incendie formidable dont la propagation fut facilitée par la présence insensée d'une grande quantité de gras. Le ballon avait mis une semaine à brûler entièrement, durant ces sept jours, on put entendre des milliers de cris provenant de la plaine vierge et brûlée. C'est un lieu maintenant réputé comme maudit, tout comme le nom de Joseph Mustelier, pirate fantôme contre son gré.

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