Le beau laid

Quentin Bodin

On me force l'exile, l'asile du pensif, l'impasse du rêveur
Mais ici pas de fleurs, de coeurs saillants. Juste l'aimant
De l'horreur, le tribut du beau, le don du démon dément
L'essence qui sans sens purge l'instable soupir d'une faveur.


Voici qu'émerge le commerce du laid, des parfums inodores
L'essor de l'or sans blé, bon, le coquet du sublime
Et dans l'abîme du perdant, le cachet de l'inconnu théonyme
Propose rémission, clé aux serrures de mon armure polyphore.


Ainsi s'ingurgite péniblement dans mon gosier la pilule
L'alule stabilisatrice, la calice de lys, l'éternel pendule
Pour enfin dire adieu aux corbeaux, mon obligé mortuaire.


Ne me reste ainsi l'obligeance, l'allégeance aux délices communs
Je suis devenu l'être esclave, le parjure de la passion
Le meurtrier de l'humain qui sur ses yeux déposent de tristes oeillères.

                                                                                       Bodin Quentin

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