Sous un manteau de neige se dandine l'homme de sucre
Qui aux nuages de lièges s'enferme dans une pluie de coton
Et saute au songe d'un champ d'amour, sans raison,
Portant un panier de roses et la prose de leurs sucs.
Le soleil le fait fondre, le rend de miel aux bourgeons
Et offre aux papillons dans sa chute une goutte d'espoir
La fin d'une lutte de l'instance et se plairait à choir
Dans le fauteuil d'aisance, le verre emplit de bourbon.
De ses paumes vierges il caresse le duvet des collines
Et laisse glisser entre ses doigts l'écume des pluies
Afin qu'à travers lui séjourne le toit en parapluie
Et puisse ainsi donner au monde sa douceur d'opaline.
Mais il n'est qu'homme, la pluie ne peut cesser de battre
Sur ses cheveux et de ses tempes il ne peut qu'entendre
Le martèlement abusif du volcan noir explosant en cendres.
Et à défaut de se pendre, il préféra fermer ce triste théâtre.
Bodin Quentin