LE BIO

Myriam Salomon Ponzo

LE BIO

le bio, le bio ; les gens n'ont plus que ce mot là en bouche.

Mais le problème, c'est que le bio est devenu plus une valeur marchande qu'un label.

On en voit partout, même sur les rouleaux de PQ !

On ne peut plus poser ses yeux sur quelque chose sans trouver la mention «bio», «naturel», «sans colorant», «sans additif», même sur des produits qui ont des couleurs fluos ! Style la vanille naturelle, elle est vraiment jaune !

Non mais, on se fout de nous ! Et façon grandeur nature !

On ne compte plus les abus de ces appellations, qui sont, si on fourre bien sont nez dans les étiquettes, plus que des mensonges.

Quant aux prix soient disant justifiés par cette qualité n'en parlons même pas.

Sous prétexte que le plat qu'on va vous servir est bio, on va vous alléger votre porte-monnaie d'un maximum. Vous vous remplissez le coco, nous on vous vide les poches !

Ainsi, vous êtes assurés de ne pas prendre de poids ! Sur la balance du moins...car, comme vous allez payer plus cher, on va vous faire des ronds de jambes pas possible en vous rajouter le petit apéro ou digestif local bio, ou bien les petits biscuits au four fabriqués par la mamie de quatre-vingts balais qui résiste encore au choc social au fin fond de sa cuisine façon années 1900 !

Non mais ! On n'est pas des billes !

Bon, c'est vrai, quelques-uns sont honnêtes et servent ou vendent vraiment de bons produits qui sont réellement naturels, mais les pauvres sont tellement noyés dans la masse maintenant des escrocs qui ont profité de cette aubaine, que plus personnes ne veut les croire et forcément, ils sont discrédités.

Hier, j'ai acheté des haricots verts violets !! Mais si, je vous jure !! Il paraît qu'en cuisant, ils verdissent. Véridique.

Soit, ceux-là sont de véritables légumes bios, je connais les cultivateurs.

Mais imaginez la tronche de quelqu'un qui voit ça sur le marché...y a de quoi se poser des questions tout de même.

Mais c'est vieux comme le monde cette arnaque en plus. Les vieilles bouteilles de vin fabriquées à coup de colle et de poussière, on le connaît le coup. Mais là, c'était presque bon-enfant.

Alors, qu'aujourd'hui, les industriels nous font bouffer véritablement des trucs dangereux pour la santé tout en labellisant leurs produits !

Alors, qu'est-ce qu'on fait ? Faut aller dans les campagnes chercher votre pitance les enfants et encore soyez vigilants parce que, là aussi, y a des pesticides et autres saloperies qui vont vous ruiner les neurones et vous grignoter petit à petit votre capital santé.

Un fœtus contient plus de 80 produits dangereux avant même de naître ! Oui, oui, cela a été prouvé ! Lisez la Science au lieu de lire les potins à quatre sous qui ne vous apportent rien sinon un vague sentiment d'être bien tranquille dans votre petit coin.

Allez chercher la bonne patate de la mère Machin et le bon cochon du père Bidule.

Sûr qu'ils n'ont pas des ateliers aux normes d'hygiène draconiennes des grands industriels, mais au moins, le saucisson et les frittes auront ce bon goût d'autrefois.

Encore qu'autrefois, les jeunes et même ceux de ma génération, pour certains, ne savent pas ou plus ce que cela signifie.

Tiens, y a des cantines où (non, je ne peux pas dire où !), les gosses ont des fruits au sirop en provenance de Chine. Bon, j'ai rien contre les chinois, mais à chaque fois qu'on entend qu'un produit à été retiré de la vente, il se trouve qu'un fois sur deux, c'est qu'il vient de là-bas.

Les responsables des cantines n'ont pas trouvé mieux que de répondre «Mais taisez-vous, qu'en savez-vous que le produit ne figure pas au cahier des charges ?». «Heu, mais vous n'êtes pas sensés contrôler la bonne origine de tout cela ?». Grand silence...

M'ouaip....

Je ne vous dirai pas qu'il ne vous reste plus qu'à brouter l'herbe de votre jardin ou à cultiver des petits tomates sur vos balcons, car :

D'une part, certains n'ont ni jardin, ni balcon et vivent terrés dans des HLM ou des immeubles de luxe, pensant que c'est mieux parce qu'ils ont un ascenseur qui leur dit bonjour quand ils montent dedans.

D'autre part, entre la pollution ambiante et la dernière catastrophe nucléaire, je suis au regret de vous dire que notre herbe et nos tomates vont s'empoisonner tout doucement.

Que que diantre faut-il faire alors ? !

Vous suicidez ? Non, les voisins, en principe, détestent ça et votre descendance en serait fortement embarrassée.

Ne plus rien manger ? Vous risqueriez de mourir rapidement, sauf si vous buvez, vous résisterez une quarantaine de jours environ et ferez la une des journaux, encore que, cela ne soit plus trop à la mode, donc vous risquez de disparaître dans le plus complet anonymat.

Déprimer ? Vous pouvez, car ainsi vous contribuerez à remplir les caisses des laboratoires pharmaceutiques en vous bourrant de cachets aux effets secondaires effrayants. Cela peut être un lot de consolation si éventuellement, vous avez de la famille qui bosse dans ce milieu.

Déménager ? Bof, c'est foutu partout.

Vous changer en mutant ? Pas la peine, le temps s'en chargera dans quelques générations.

Vous catapulter dans l'espace moyennant quelques millions d'euros ? Mais savoir pisser et faire le reste dans un tuyau, pas évident pour tout le monde.

Faire comme si de rien n'était ? Ben, apparemment, c'est à peu près ce que fait les ¾ de la planète fait et c'est vraisemblablement tout ce qui reste à faire.

Pessimiste, je suis ? Je dirai, réaliste.

J'aimerai tant me tromper.

Rendez-vous dans vingt-cinq ans.

  • c'était de l'humour cher Laurent, je suis la première à me servir en face de chez moi chez mon voisin agriculteur. C juste que le concept est galvaudé par bcq de profiteurs. Après, c sûr qu'il y a de vrais agriculteurs bios et heureusement.

    · Il y a plus de 11 ans ·
    006 myriam parapluie

    Myriam Salomon Ponzo

Signaler ce texte