Le bout de la table.(1)

Sur la table était posé un poisson d'outremer, un poisson sans arrêtes, un poisson de bois, de ce genre de poisson que l'on trouve accroché sous blister dans les « Maisons du monde », magasins où la culture du business de la pauvreté enrichit l'esprit de celui qui l'achète, mais très peu le portefeuille de celui qui le fait.

Avec Betty, nous avions un anniversaire à faire comme d'autres auraient faits une visite du sel de Camargue pour une photo de flamands roses en arrière plan des marais.

Ce jour-là, l'anniversaire était sucré, fait de crêpes et de bisous pour tout le monde, de ballons remplis d'oxygène et de catapultes fabriquées dans des élastiques où la main sert à viser le clown.

Les mioches à colt 6,35 en plastique tiraient comme autant les sauvages sur les Indiens, et ceux en cols crocodile à faire du tennis pour tenter une deuxième balle avec la gamine aux yeux bleus.

Ce jour-là, Betty avait mis sa main sur mon sexe sous la table. Je ne peux oublier l'endroit ni le fait, car celui-ci (mon sexe) avait pris du volume depuis la bombe à chantilly lancée par dessus la table et qui transitât de main en main dans celle d'Anne, de Charlotte et de Marie-Sophie, avant d'atterrir sur mes fraises:

- Je t'en mets un peu plus mon cœur ? m'avait-elle susurrée.

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