Le propos.

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Avec du blanc de Meudon tu peux tartiner les fenêtres de ta boutique... mais je te conseille plutôt le cirage pour tes pompes !

C'était l'année où je faisais caca plusieurs fois par jour. Mon médecin avait diagnostiqué une mauvaise hygiène de vie, trop de crudités, pas assez de sport pour trop de pinard.

C'était l'année où c'était du riz tout le temps à la maison. J'en mangeais tellement que je m'étais habitué à ne plus penser à la civilisation animale. C'était une année tranquille pour les volatiles, les cochons, les poissons et les vaches. J'étais devenu expert en cuisson à la Pilaf, à l'aveugle ou à la créole : j'aurais pu accompagner les arrières plans de Marmiton.com pour des recettes de porc à la Cantonaise, de sauté de veau ou de poulet à l'Antillaise, tellement j'avais les minutes de cuisson de cette céréale en moi.

Dans ma cuisine, le verre mesureur faisait office de robot Thermomix : je baissais ou augmentait son dosage suivant la quantité de mes besoins. En moyenne, j'avais pour un trait supplémentaire, une part de plus.

Quand Betty venait à la maison pour me montrer ses petites culottes du marché et ses shoes de chez Bata et consœurs, je n'hésitais pas à remplir de 100 grammes de plus, le fond de ma cocotte avec un peu d'huile.

« T'es toujours végétarien ? »

Je n'avais osé lui dire la vérité. J'avais prétexté un nouveau mode de vie, une alimentation plus sereine et en adéquation avec moi-même, un essai sur celle....

« Un essai sur selle ? »

Betty avait ce jour-là une poitrine si énorme, que je m'étais perdu dans une vacation purement charnelle : j'avais comme ses seins dans ma bouche et mon sexe qui sortait de ma poche. Je comprenais pertinemment que j'avais perdu pied, et que l'air de rien, ce plaisir vagabond venait d'interrompre mon propos. Je me ressaisissais.

« Oui... un essai sur la vie... un essai sur celle dont on aspire tous plus ou moins ! Une vie plus saine, quoi ! »

« Putain ça y est... t'es devenu vieux ! »

Pour Betty, un régime alimentaire est synonyme de dépression ou de vieillesse anticipée. J'avais beau lui démontrer neuf par huit que j'avais mes six pieds sur terre et qu'aucun nuage n'habitait dans ma tête, que mon enthousiasme semblait avoir élu domicile dans un fond de cave : j'étais dans un état liquide, état où par un fort taux d'humidité, la bouteille finit par perdre son étiquette.

« Tu dis plus rien ! T'as mangé le son ?»

Betty a le don de m'agacer avec ses constatations à 3 balles. On dirait qu'elle fait exprès de saisir mes moments de creux, pour bien enfoncer son clou derrière le tableau.

« Ben ouais j'dis plus rien... t'arrêtes pas de me dessiner ! D'imager mes propos ! Tu fais miroir à mes attitudes ! C'est super chiant ! » 

« Ça y est ! Monsieur nous fait son petit caca nerveux ! »

Betty dit les choses comme elle sent.

...

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