D'un chat pour un autre. Superbe hautain. L'un comme l'autre sauvagement félins. Dans le bourbier des fossés, le bœuf en la spécificité de sa race s'accorde aux mélodies des brouillons exotiques, tellement convenable en son terroir de rizières. Mais le chat ! en son universelle placidité feinte. De quel pays, de quel monde ? De quelle époque ? Sa chorégraphie silencieuse en avant du rongeur déjà conquis incorpore, dans le trait gracieux de la patte lancée, tous les atavismes des panthères indomptées. Ce chat-là, de partout, d'outre-monts, glissant pinceau de soie entre les sommeils lourds des chiens avachis sur le seuil ensoleillé. Dieu incarné en faible fétu, plus léger que l'ombre de son échine caressant au passage les barreaux d'une fenêtre ouverte sur un tableau ocre et doux. Ses yeux fendus ignorent les arbres touffus, comme ils méconnaissent que le paysage cerné de pierres anciennes se pourrait être autre. En se frottant aux jambes du visiteur de l'atelier, il en prend possession.
Les yeux dans le vague, que voit sans voir un chat ? A Quoi pense sans langage un chat ? Mystère et pelote de laine ! :o))
· Il y a plus de 4 ans ·Hervé Lénervé