Le Chevalier à la Canne à Pêche, Guilhem

Tiraillée par la faim

S'éveilla de bon matin

Une tignasse rousse de paille s'entremêlant

Sélène, une orpheline de treize ans

La jeune fille avait pris pour logis, pour chaumière

Un simple entrepôt à farine en pierre

Avec le recoin d'un four à pain pour son modique lit

Chaque jour utilisé par le boulanger et son apprenti

Pendant que les adultes, bien qu'attentionnés

Et se voulant bien intentionnés

N'avaient de cesse de lui répéter

Qu'il était temps pour elle de se marier et d'enfanter

Sélène, bien que dotée d'une maturité avancée

Comprenant l'importance du foyer pour sa communauté

Ne montrait guère un grand entrain

À enfanter sans fin pour le hameau de Prin

Malgré qu'elle avait déjà trouvé l'élue de son cœur

Celle qu'elle appelait son mystérieux protecteur

Bien à des lieux de là

Sous un ciel obscur qu'un éclair zébra

Au sein d'Aleth, la citadelle cosmopolite

À la table d'une taverne bien remplie

D'où s'élevait une féerique mélodie

Se tenait un groupe hétéroclite

En pleine partie de quinte

Parfois à quatre… parfois à cinq

Prof, un ours-nandi, était le plus proéminent

Dont l'intelligence érigeait la logique pour discernement

Un esprit apprécié par Geungshi

Un sabreur revenu à la vie par magie

Louant également le savoir de Sthéna

La gorgone à l'histoire ancestrale

Tous étaient occasionnellement accompagnés

Par Anorin, qu'un sortilège de revenant polymorphe venait conditionner

Autant la partialité de sa présence

Qu'un hasard immense sur son apparence

Tous attendait que ce dernier revînt...

« T'AS PAS L'IMPRESSION D'OUBLIER QUELQU'UN ?! »

… oui. Ainsi que At Coum, le teigneux nain

« TEIGNOME !!!! TEIGNOME,PUTAINDECRÉTIN !!!!

… le teignome, souffrant de sulfureuses impulsions

BORDEL !! TOUS ÇA POUR UN P‘TAIN DE POÈME TROP LONG

QUI PARLE MÊME PAS DE SES FOUTUS CINQ ANS QU'ON A DANS L'FION

À CAUSE D'UN PAPIER DANS UN MANTEAU D'L'AUTRE TÊTE DE CON

QUI FAUT EN PLUS ATTENDRE POUR POUVOIR JOUER

PARCE QUE PERSONNE VEUT PASSER SON TOUR ET ÇA M'FAIT CHIER !!!! »

… ils attendirent donc Anorin impatiemment

« ET LA CHANSON D'LA FÉE, ON S'EN BRAAAAAAAANLE !!!! »

Bien loin des tumultes passés

Qui avait régi la vie sur Eurôpé

C'était en effet sur ce continent

Que se livrait une guerre éternelle

Les forces de deux êtres millénaires

Se répétant tous les quarante ans

L'Archange, dirigeant l'armée de l'Élysée

Prônant l'épuration des ethnies non tolérées

Face aux habitants du Tartares, gouverné par le Magistère

Mais les conseillers de ce dernier en vinrent à se demander

Si le dernier coup porté n'avait pas été trop sévère

Au vu des cent-soixante années écoulées sans conflit armé

Un silence laissant place à l'ennui

Instaurant la négligence sur les événements à venir