LE COEUR A SES RAISONS

marief

Ce matin, c'est à mon infréquentable que je pense, à cet unique amant Parisien régulier qui navigue lentement, avec douceur à l'intérieur de mon âme malgré la rupture imposée par le peu de raison qu'il me reste aujourd'hui.


Comment oublier l'inoubliable?
C'est la question que je me pose chaque matin dès la première ouverture de mes paupières,  et c'est cette même question qui survole mon esprit en début de nuit, juste un peu avant de m'abandonner à elle jusqu'au lendemain.
Comment oublier l'infréquentable ?
Comment éclore voluptueusement en son absence?
Je ne sais pas, ou je ne sais plus en fait...
La réflexion c'est pas mon truc, pas en ce qui concerne les sentiments en tout cas. L'amour se vit sans se prendre la tête, sans se poser de question, chaque jour est à vivre avec intensité et comme dit ce cher Etienne Daho, nous aurons toute la mort pour avoir des regrets...
Je me suis ouverte à lui comme la plus belle des Asalée. Je l'ai aimé, je l'aime, je l'aimerai.
Lorsque j'ai écrit mon récit sur lui, sur nous, je l'ai associé à ces quelques hommes que j'ai croisés à un moment donné dans ma vie de pétroleuse, ces hommes que je considère comme de réels "Bonobos",  ces queutards sans cerveau,  à ces mecs qui sont bon et exquis au plumard mais  qui ne le sont pas vraiment sous leur chapeau pour me déposer ne serait-ce que le soupçon d'une envie d'un "en veux tu, en voilà" régulier.
Bref, en ce qui concerne mon délice parisien, j'ai menti, disons que j'ai exagéré un peu sur la description du personnage. Ce jour là, je dois reconnaître que c'est plutôt la colère qui a pris le dessus sur ma Zen-attitude habituelle. J'ai déversé les "maux" de ma rage pour soulager ma peine, ainsi que ma conscience. Aujourd'hui, je ne veux pas revenir sur l'ensemble de mon discours le concernant, mais en revanche, je souhaite vanter et prôner fièrement le meilleur de son être. Je veux poser sa douceur sur ma feuille, celle qui a drapée mes rêves pendant ces deux années.
Aujourd'hui j'arrive à faire abstraction du rejet et de la douleur qui ont transpercé ma poitrine, le matin ou j'ai réalisé que mon bagage de sentiments amoureux et moi, étions dans une belle merdasse et qu'il me fallait rapidement gérer au mieux afin de ne  pas quitter ce bel amant sous la haine et la colère.  Bon certes, j'ai eu besoin de quelques jours pour laisser se consumer celles-ci. Une fois fait je pouvais à nouveau avancer vers un nouveau jour.
Il a été un délicieux partenaire de voyage, je ne regrette pas un seul instant de l'avoir investi à l'intérieur de mon petit meublé et de mon intimité la plus secrète et profonde, celle que je n'offre que très rarement. J'ai pensé qu'il était temps de tout lui avouer sans tourner autour des mots, sans réflexion,  être directe et vraie, être moi.
L'amour ne se commande pas dit-il...
Sur ce point-là, je suis sur la même longueur d'onde que lui, je reconnais volontiers que le sexe est bien plus facile à manipuler que le coeur, (quoi-que). 
Je n'aurai pas de regrets lorsque la fourche de la mort passera me saluer. Ils brûleront avec moi au premier couinement de porte que Satan fera entendre à mon arrivée. J'ai tenté, j'ai risqué et j'ai perdu...
MAIS...
Qui ne tente rien,  n'a rien...sourire déçu... Bref, je ne lui en veux pas, ou plus en tout cas.Je reprends mon string, mes jarretelles, mes excès et mes tendances licencieuses en lui souhaitant tout le bonheur du monde. J'embarque toutes mes addictions et file vers une nouvelle tranche de vie. 
Qui vivra verra...

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