le concours

lavion-rose

Depuis le début je sentais bien que cette histoire de concours n’était pas une bonne idée. Lorsque nous nous étions lancées, Carole et moi, dans ce projet, nous ne nous attendions pas à ne recevoir qu’une compilation d’histoires imbéciles et navrantes, ennuyeuses et surtout sans la moindre chance d’éveiller chez le lecteur le plus subtil désir ou provoquer la moindre excitation susceptible de mener, c’était notre volonté, à cette envie irrépressible de s’ouvrir au plaisir. Il fallait se rendre à l’évidence, comble pour un concours de nouvelles érotiques, rien, de ce que nous avions reçu jusqu’à présent, n’avait enflammé nos sens ni insinué en nous la moindre vague de désirs.

C’était une vraie catastrophe. Nous étions à deux jours de la mise en ligne et, il fallait bien l’avouer, dans une sacrée panade.

Carole finissait de corriger notre édito pendant que je fignolais la mise en page, bien consciente néanmoins que cette très belle coquille que je sertissais d’images suggestives de corps alanguis et pudiquement dévêtus, ne servait à rien si aucun récit sensuel et excitant ne venait lui donner sa raison d’être.

-       Tu as reçu des nouveaux textes ?

Carole me regarda par dessus ses lunettes tentant un demi-sourire figé.

-       Tu as le choix… une partouze dans un parking… ou les fantasmes d’une DRH qui s’envoie la moitié de son staff entre deux voitures… remarque, pour une fois que le harcèlement se fait dans ce sens là… sinon… qu’est-ce que j’ai d’autres encore ?... ha oui ! un contrôleur de bus exhibitionniste !

-       Ha, ça ça peut être rigolo non ?

-       … Je te laisse juge : « Bronzo.. » c’est son nom… «  Bronzo profita de la cohue de l’heure de pointe pour sortir sa grosse verge gonflée de sa braguette et la glisser dans la main de la bourgeoise qui, rouge d’émoi, le branla entre Clignancourt et Porte de la Chapelle pendant que lui continuait, comme si de rien n’était, de contrôler les billets des voyageurs »…

-       ok…

-       Voui, comme tu dis !

Le silence retomba laissant place à la menace de notre échec. Il fallait nous rendre à l’évidence, malgré tout l’espoir que nous avions mis dans notre projet, nous n’avions rien à présenter qui puisse propulser notre site internet au top des connexions, symbole d’approches rémunératrices d’annonceurs publicitaires en quête d’audience. Mais comment imaginer une seule seconde qu’un concours de textes érotiques, au lieu de nous amener au firmament, allait à ce point se révéler aussi dévastateur. Le découragement nous guettait et si nous n’avions, Carole et moi, depuis les deux années que nous nous connaissions, cette notion que ni l’une ni l’autre n’abandonnerait jamais la partie, quelle qu’elle soit, nous aurions très bien pu nous lever là et quitter notre petite pièce que nous louions un pont d’or dans ce quartier hype de la capitale.

-       Dis donc, pour parler de chose qui fâche, qu’est-ce qui fout le mec de la photocopieuse ?

-       Il avait dit qu’il serait là avant 17H00 et il est bientôt 18H30 !

-       Tu as raison, tu veux que j’appelle ?

C’est à cet instant précis que trois coups théâtraux résonnèrent à la porte nous faisant presque sursauter.

-       Quand on parle du loup ?….

Je me levais pour aller ouvrir au technicien, lui faisant remarquer avec mauvaise humeur, enfin juste ce qu’il se doit pour éviter le sabotage de la réparation, qu’une heure et demi de retard, cela aurait peut-être mérité un petit coup de fil.

-       « Parce que vous croyez que j’ai le temps d’appeler ?… » maugréa-t-il sans un regard ou excuse… « C’est ça ?! » dit-il en désignant l’énorme et unique machine qui trônait dans nos vingt deux mètres carrés. Il soupira bruyamment sans attendre notre réponse. « J’vais encore m’amuser moi…  »

Sans plus un mot ni considération, il commença d’ouvrir les entrailles de la bête pendant que Carole et moi retournions à nos articles.

Trois quarts d’heures venaient de s’écouler et nous venions enfin de venir à bout des derniers fichier reçus dans la journée. Et la, miracle, un texte avait retenu toute notre attention. Les yeux de Carole brillaient toute à sa joie de lire enfin un écrit tel que nous l’attendions.

-       Ca c’est pas mal, c’est vraiment pas mal… bon, il faudra arranger un peu mais ça devrait le faire.

-       C’est quoi le pitch ?

-       Un homme et une femme se rencontrent dans un musée, devant un tableau qu’ils adorent tous les deux. Ils discutent, donnent leurs appréciations, les tableaux représentent principalement des couples, nus, dans des positions assez suggestives. C’est une expo d’Otto Mueler, plutôt sexe.

-       Tu peux me lire un bout ?

Carole lança un regard en direction du technicien mais je luis fis signe de ne pas s’en préoccuper et vint me placer près d’elle. Carole se mit à voix basse à la lecture.

« … la femme le regardait sans tressaillir, presque effrontément, comme si elle attendait de cet homme qu’il la prenne, ainsi, tel le jeune personnage du tableau qu’ils avaient contemplé, précédemment, et qui entourait de ses bras les épaules frêles d’une jeune fille au corsage ouvert, dévoilant ainsi sans pudeur aucune sa poitrine juvénile. La femme ne bougeait plus, figée, attentive, cette fois en attente claire de cette virilité exacerbée qu’elle concevait entre les cuisses de l’homme qui soutint ce regard, animal aux aguets, les deux conscients que la charge érotique que dégageait cette exposition venait de les traverser et de les toucher, au delà de l’Art mais bien dans leur chair, au fond d’eux mêmes, dans cette chimie incontrôlable que le désir provoque. Derrière la femme, incitant à cette sensualité, un autre tableau représentait cette fois deux jeunes filles peintes, nues, assises dans l’herbe, l’une les cuisses innocemment écartées, la deuxième semblant la regarder, une main ouvrageant entre ses lèvres intimes qu’on devinait alors, malgré la végétation nous cachant cette partie d’elle-même, mouillées, gonflées, prêtes au plaisir. Il était tard et l’exposition, depuis un moment déjà, semblait déserte. Un gardien, dans l’autre pièce, indolent et rempli d’ennui, faisait tinter ses clés, sans doute impatient de quitter ce lieu qui pourtant, ne manquait pas d’intérêt. Surveillant plusieurs salles, il errait de l’une à l’autre alors que le bruit des clés, peu à peu, devenait plus mat, donnant le sentiment qu’il s’éloignait. Sans doute le couple n’avait que quelques minutes de solitude devant lui ce qui rendait leur situation, là, au milieu de ce musée aux peintures si sexuées, lourde d’un trouble grandissant et bien présent. Délicatement, l’homme se saisit de la main de la femme dont il ne savait pas le nom et la déposa sur son sexe qui à l’instant même du contact se gonfla avec une vigueur qui l’étonna presque, rendant soudain l’entrejambe du pantalon trop étroite et inconfortable. La femme frémit et soupira légèrement, poursuivant le geste initié par cet inconnu, commençant à masser sans rudesse mais avec détermination ce sexe encore voilé. Tout autour d’elle se mélangeait. Les tableaux, leurs personnages nus, alanguis, désirants, cet homme intrigant, si délicat et viril, si tendre et au membre si dur. Ils devenaient eux mêmes leur propre toile, et ils auraient sans doute juré sans faillir que le gardien, s’il était venu à rentrer dans cette salle, ne les aurait probablement pas même aperçus. L’homme, soulevant la jupe de la visiteuse, glissa ses doigts sous ce petit triangle de tissu si fin qu’il semblait pouvoir rompre à tout instant, et qui retenait si mal un flux chaud et glissant…. Le bruit des clés revint doucement, encore loin, à quelques salles, peut-être deux ou trois. L’homme dégagea alors son sexe entièrement et pénétra cette femme entièrement offerte avec force, en une fois, profondément, sûr qu’il était de ne trouver aucune résistance dans cet entrecuisse ouvert, tels ceux des jeunes filles peintes, et si intensément mouillé que la femme se demanda si elle n’était pas en train de devenir cette fontaine que parfois certains ouvrages décrivent….

-       C’est pas mal dis donc… chuchotais-je.

-       Oui, je trouve aussi. La seule chose qui me dérange, c’est que c’est peut-être un peu trop intellectuel pour le site. Non ? Une expo de tableaux, Otto Mueller, un musée…

-       Oui ben moi, même intello, j’trouve ça assez bandant votre histoire…

Le réparateur ! Malgré nos précautions, il ne semblait rien avoir perdu de notre conversation ! Carole et moi, dans le même mouvement, nous nous retournâmes vers lui. Il nous regardait, goguenard mais sans excès, assez heureux de son effet de surprise.

-       J’ai une bonne ouïe, désolé… mais si je peux me permettre, même si le cadre est un peu élitiste, ça fonctionne quand même. Tiens, j’irai presque la voir, moi, votre expo.

Il partit d’un rire franc qui soudain détendit son visage, lui donnant un air beaucoup plus sympathique et presque séduisant. Il devait avoir entre 35 et 40 ans, plutôt grand, de longues mains remarquablement fines pour sa stature et surtout présentait, à l’endroit précis de son entrejambe, une bosse impressionnante qui en disait beaucoup plus long sur le plaisir qu’il avait pris à nous écouter lire cette histoire que tout commentaire même le plus efficace. Il ne semblait absolument pas s’en formaliser et même semblait plutôt fier de l’exhiber. Je tentais de reprendre mes esprits et me raclais la gorge.

-       ha bon… vous avez aimé ?...

Oui, je sais, en règle générale je suis capable de mieux mais l’effet de surprise plus la découverte de cette érection inouïe me faisait perdre un peu de ma répartie.

-       et vous en avez d’autres des textes comme ça ?

C’est là que retomba d’un coup la joie et une certaine excitation naissante l’accompagnant.

-       C’est notre problème… c’est le premier depuis des semaines qui semble valoir le coup.

-       Vous êtes peut-être passées à côté d’autres trucs sympas. Faut parfois savoir lire entre les lignes.

Un agacement subit remplaça ma mansuétude et l’intérêt inattendu que j’avais porté à notre technicien.

-       Excusez-moi mais, je sais reconnaître un texte quand il est bon ! Mon amie également !

Carole, elle, ne disait rien. Elle semblait subjuguée par cette présence masculine et alors que j’espérais qu’elle me prêtât main forte, elle restait là sans rien dire, sans bouger, bouché bée devant l’importun à la proéminence effrontée.

-       C’est comme vous voudrez. Mettons que j’ai rien dit.

Sans plus de considération, le technicien se mit à ranger ses outils, refermant la photocopieuse. Sa manière de bouger, de se pencher laissait deviner un corps souple et tonique. Je tentais de chasser de ma tête l’image surprise quelques secondes auparavant mais ne pouvais m’empêcher de revenir en pensées à ce que j’avais aperçu entre ses jambes, me demandant si la lecture seule en était le fait ou bien si notre présence, à Carole et à moi, l’avait suffisamment émoustillé au point de le faire bander aussi sauvagement. Carole, elle aussi, dans sa contemplation, semblait perturbée. Elle reprit quelques couleurs et ouvrit la bouche. Si j’avais deviné ce qu’il allait en sortir, je l’aurai bâillonnée sur le champ !

-       Vous ne voulez pas lire quelques textes et nous dire ce que vous en… pensez, monsieur ?

Le « monsieur » semblait aussi incongru que la demande. Je n’eus pas le temps de réagir. Le technicien me devança d’un haussement d’épaules.

-       Je suis plus à un quart d’heure près… si ça peut vous aider…

Nous aider ? Mais Carole était devenue complètement folle de solliciter ainsi ce type que nous ne connaissions pas et qui était déjà, visiblement, passablement excité. Mais malgré mes signes, Carole fit s’asseoir l’homme à côté d’elle, me demandant de lui céder ma place, et commença à lui ouvrir d’autres fichiers reçus.

-       Ceux là, on les a sélectionnés, mais on n’est pas très sûres… Vous en diriez quoi vous ?

-       Ho moi, rien ! c’est pas à ma tête qu’il faut que ça parle. Soyons direct, si  ça me fait bander, vous pouvez publier ! Ca, ça vous trompe jamais ! C’est pas comme ça que vous procédez ?

Carole rougit comme une jeune fille.

-       Pas vraiment, on a des states, on a fait des entrées par thèmes avec des mots clés, on a ciblé nos objectifs, référencés en termes de partenariat…

-       Houla… et juste sélectionner ceux qui vous excitent, non ?

-       On a pensé que ce ne serait pas très professionnel…

-       Ben alors il fallait créer un site sur le béton cellulaire et faire un concours de murs porteurs. Bon allez, envoyez ! Au fait je m’appelle Daniel.

Carole cliqua sur l’écran pour faire défiler le premier texte, murmurant dans un souffle son prénom.

Je ne sais pas ce que j’attendais de cette lecture mais il fallait bien reconnaître qu’au point où nous en étions, nous n’avions pas vraiment de raison d’ignorer un avis supplémentaire. Et puis, notre Daniel semblant plutôt « bon public », on pouvait sans doute lui laisser une chance de nous étonner. Carole se rapprocha de lui, face à l’écran pendant que je restais légèrement en retrait, installée sur le petit canapé, mon portable sur les genoux. Une certaine tension était palpable entre nous trois, certainement due à cette turgescence arborée et qui ne semblait pas, ou si peu, quitter notre homme.

Au quatrième fichier parcouru, Daniel se redressa, grave, et cliqua sur le coin d’une fenêtre pour la fermer.

-       C’est nul…enfin, c’est pas très emballant… vos littérateurs, c’est pas des jouisseurs. Merde, c’est pourtant pas compliqué d’exciter quelqu’un.

-       Vraiment ? lui répondis-je non sans une pointe d’ironie.

-       Bien sûr ! me rétorqua Daniel, légèrement vexé semble-t-il.

-       Et vous ?... vous feriez comment ?...

La petite voix de Carole, de plus en plus faible, nous surprit néanmoins tous les deux. Ravie d’avoir attiré notre attention, elle continua tout aussi bas.

-       Ce serait intéressant d’avoir votre… comment… interprétation… sentiment… enfin.. vous faites comment, vous, pour exciter une femme ?

Daniel ouvrit la bouche, surpris mais répondit à Carole par un franc sourire. Quant à moi, je me disais que décidément, je ne reconnaissais pas mon amie qui faisait montre d’une audace qui m‘étonnait pour le moins.

Plus personne ne parlait. Daniel se tortilla non sans grâce sur son siège, battant contre elles plusieurs fois ses jambes, sans se départir de son sourire. Carole le regardait sans ciller. Daniel n’hésita pas plus longtemps.

-       Pourquoi pas… mais alors, il faudrait que ça passe par le net si on veut que toutes les conditions soient requises … - se tournant vers moi – Vous avez un compte MSN ? Branchez vous.

Sans rien demander de plus, je m’exécutais, rentrant le pseudo que le technicien, enfin notre nouveau lecteur, venait de m’indiquer. Carole retenait son souffle. La connexion entre nos deux comptes fut établie et Daniel, le premier, m’écrivit.

-       Je vais vous écrire quelque chose et si vous avez envie, vous me répondez. Ok ?

-       Ok, lui répondis-je, avec un peu trop d’aigu dans la voix.

-       Bien… il prit sont souffle et commença. « Dès la porte franchit, j’ai remarqué chez vous deux une sensualité évidente, une tension érotique qui m’a aussitôt touché. »

Le bougre écrivait plutôt bien… je ne répondais rien pour l’instant. Il continua.

-       Je vous ai observé travailler ensemble et pendant que mes gestes, mécaniques, exécutaient la réparation, ne réclamant aucune autre attention, mon regard ne vous a pas quitté. Vous étiez très proche l’une de l’autre. J’ai vu votre jambe contre la sienne. Votre cuisse se contractant à son contact, puis votre main, plusieurs fois, s’y poser. Avez-vous senti mon regard ?

Il était temps pour moi de répondre et je sentais, confusément, que mon acceptation était une porte ouverte vers une situation que je n’allais peut-être pas, tout à fait, pouvoir maîtriser.

-       Oui, j’ai senti votre regard et c’est lui qui forçait toutes ces audaces.

Je ne pouvais aller plus loin, pas encore, mais ma respiration, subitement, venait de s’accélérer. Daniel se concentra sur son écran

-       J’écoutais votre lecture et au fur et à mesure que vous avanciez, décrivant ces tableaux, ce musée, cet homme, cette femme, je rentrais moi-même dans votre histoire, mon sexe soudain en éveil, frémissant, se durcissant quelque peu, me donnant l’envie de le prendre dans ma main et l’amener alors docilement à son érection…

Carole semblait figée, plongée, dans la conversation sur l’écran, les joues roses, sa poitrine se gonflant au rythme de sa respiration. Je n’avais jamais remarqué combien elle était belle et pour l’heure, ses joues légèrement rosées, si subtilement désirable. Entre les mots de Daniel qui s’affichaient devant moi et la vue de mon amie semblant sous emprise, je sentis au fond de moi un bouleversement sourd, la légère douleur du désir. Je frissonnais sans chercher à le cacher. J’avais envie, subitement, que Carole sente mon émotion et que Daniel y assiste et le gouverne. Je repris la main.

-       Je sentais votre présence masculine entre nous, cette virilité saillante, attentive et glissais alors ma main plus profondément entre les cuisses de Carole qui s’écartèrent dans un tremblement impulsif.

Carole maintenant me dévisageait,  surprise, sans doute de mon audace mais aussi en attente, ses seins déjà gonflés, les deux tétons érigés sous son fin chemisier, tremblante, frissonnante. Daniel continua, toujours sans nous regarder.

-       Je me levais alors et vins vers vous, désireux de glisser ma langue dans votre bouche, l’une après l’autre, sans faire cesser vos caresses que je sentais toujours plus intenses, à peine contrôlées…

Tout en restant concentrée sur mon écran, laissant Daniel continuer sa description, je ne pouvais ne pas remarquer que sa main quittait de temps à autre la souris pour se poser sans autre protocole sur sa verge qu’il pressait alors sans aucune gêne. Carole, à ses côtés, ne ratait rien de ce ballet tantôt rapide, tantôt lent qui redonnait à la braguette toute sa splendeur volumétrique. C’est à ce moment là que l’impensable se produisit et que je vis mon amie qu’il me semblait pourtant si bien connaître et que j’avais imaginé prude, limite coincée, faire preuve d’un allant que je ne lui connaissais pas.

Sa main se porta à son chemisier qu’elle dégrafa de deux boutons afin de pouvoir à son aise la glisser sous le bonnet de son soutien-gorge en dentelle blanche. Elle se pinça, roulant le téton entre ses doigts, son corps se cambrant au rythme de l’homme qui, à ses côtés, venait lui de faire descendre le zip de sa braguette, afin de dégager et rendre plus libre un sexe qu’il maintenait encore caché. Carole continua de se dégrafer pour ouvrir totalement son chemisier.

Une excitation violente se propagea de mon ventre à mes cuisses, inondant subitement mes lèvres intimes que je sentais irrémédiablement gonfler. Le texte continuait d’apparaître.

-       Carole mouillait et ne savait plus si ce qu’elle désirait était cette verge offerte ou sa langue entre les cuisses de son amie afin de goûter à ce flux, de boire à cette source pendant que ses doigts excitaient sans relâche la pointe de ses seins puis, suivant la douce rondeur de son ventre, passant sous la ceinture de sa jupe, pour atteindre enfin ce mont noyé, si glissant et dur qu’elle en tressaillit.

Daniel se masturbait maintenant avec vigueur pendant que Carole suivait à la lettre cette itinéraire de plaisirs qui s’affichait devant elle. Elle se caressait sans que je puisse rien voir, une main entre ses cuisses, l’autre toujours agaçant la pointe de son sein. Elle haletait maintenant, soupirait et écartait ses jambes pour mieux se laisser aller à son désir.

-       Son sexe saillait avec puissance et sans plus attendre, elle se pencha vers ce cadeau ainsi tendu pour l’engloutir dans sa bouche.

Carole, sans hésitation ni plus de retenue, se courba et je vis disparaître entre ses lèvres le sexe de Daniel intensément veiné et dressé.

-       Elle joua de son sexe sur sa langue, dans sa bouche, entre ses lèvres, le titillant, l’agaçant, le pompant, presque le maltraitant jusqu’à ce qu’il la repousse, n’en pouvant plus de vouloir alors la pénétrer.

Carole, toujours aussi docile, vint s’asseoir sur cet homme encore inconnu il y a moins d’une heure et se laissa aller, offerte, jouissante, à son plaisir intense.

Je ne pouvais m’extraire de cette vision et n’en pouvais plus de cette lecture et de ce spectacle qui mettait mes sens en ébullition. Sans aucune retenue, je glissais la main sous la ceinture de mon pantalon, heureusement large, et me mis à me caresser comme une folle, mon envie décuplée de me sentir aussi ouverte et si mouillée que mes lèvres n’opposaient aucune résistance à mes gestes précis, va et vient de plaisirs, mon index s’attardant parfois sur mon clitoris si dur qu’il m’en faisait presque mal. Je voulais jouir, là, maintenant, devant cet homme pénétrant cette femme, ces doigts masculins jouant de ces délicats tétons roses, leurs langues mêlées  dans un désir unique de jouissance.

Nos cris se mêlèrent les uns aux autres alors que se libéraient, nous le savions intuitivement, nos orgasmes.

Notre concours, je le savais, venait de trouver son gagnant.

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