Le cornichon.

effect

On finissait de plaire quand cela nous arrangeait. On finissait de faire quand cela nous dépassait.

J'avais appuyé trop fort. Tout c'était mis en branle avant l'heure. La technicienne m'avait pourtant bien expliqué de ne pousser que très légèrement, à la manière « d'une caresse » avait-elle précisé, tout en s'excusant d'un « Oh, pardon ! » par derrière.

« Ne vous excusez pas. Vaut mieux des images bien nettes qu'un dessin mal fait ! » avais-je ajouté.

La femme rangea minutieusement sa mallette magique tout en se recoiffant la tempe d'une mèche rebelle. J'interprétais son geste avec la quasi certitude qu'elle venait de s'envoyer des fleurs pour avoir fait avancer d'un pas, mon ignorance, et d'un autre, celui de mon humanité.

Betty dit que j'envie les gens qui savent faire, mais elle se trompe !

« J'envie plus exactement ma chérie, les gens qui lorsque tu es à 2 doigts d'y parvenir, viennent avec le leur, pour te le mettre par dessus et bien profond ! Merde, quoi ! Je savais qu'il fallait y aller tout doux, en poussant vers le haut ! »

« Ben alors, pourquoi que tu l'as pas fait plus tôt, avec ton toi-même ? Cela m'aurait évité le coiffeur ! »

« Ton coiffeur, il est bon en couleur... mais pour le reste ? »

« Hé Oh Pouet ! Pouet ! T'as pas d'leçon à m'donner ! Quand on ne sait pas faire défiler avec son pouce et son index, les petites recommandations légales pour mieux les agrandir, et qu'on clique par soi-disant 'inadvertance' sur la case Contrat de maintenance en illimité avec notre collaboratrice Sophie, faudrait vraiment avoir du saucisson devant les yeux pour ne pas voir passer le cornichon !»

Je rendais Betty jalouse de mon TouchPad, de mes doigts bien trop humides pour les verser dans un surplus de timidité...



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