Le corsaire et la mort.

David Le Borgne

Tu as fait en sorte que l'étendue d'eau s'agrandisse pour que je ne te vois pas grelotter. Piètre stratégie, j'ai des astuces grandiloquentes. J'abonde dans tes us et coutumes comme sur un grand îlot quand il tempête de sa brume. Il suffit d'une enclume et d'un fin bretteur pour remonter tes bretelles en nous jetant dans l'aqueduc.


Que le curé nous en garde, mais je n'aime pas voir ses regards lubriques sur ta nuque, pas plus que je n'aime quand tu lustres les briques de nacre. Quand tu t'en vas, ma muse, dans son fiacre. J'ai écumé la fiente, presque fait vaciller mon sacre. Acre est cette manifestation naissante, dans laquelle je ne m'ancre que par mégarde. Dans le manque, pris à la gorge, se lamente l'armée du Tartare et dans les larmes de l'amant, c'est ainsi que se forge le têtard. Dans un rapport terre à terre, en larguant tôt les amarres du port pour aller chasser le homard dans les eaux pures, y croiser la mort, lui tenir tête en hommage. Pas de chassé croisé, elle s'en ira d'abord. Ne te laisse pas berner par son brancard. N'imite pas celui qui se cabre quand braquant sur toi une carabine, pour t'embarquer dans la ravine, elle a l'iris braqué sur toi mais rengaine sa rapine. Elle t'épargne toi le pirate, le paria qui a volé les barriques du domaine du diable, volé l'exemplaire authentique de La Bible, volé même la bile de ceux que tu as délesté, véloce, de ce qu'il considérait comme leur bibelot de femme qui dodelinent la tête quand tu les honores, féroce.

Signaler ce texte