Le début

Mow S

Un temps glacial

Elle tombe, tombe, tombe plus fort sans relâche elle recouvre tout le village encore et encore, elle illustre si bien le goudron, les rues des passants, dans les champs, sur le toit des maisons. Ma campagne est vraiment bien vêtue depuis quelque jour maintenant. Elle ressemble beaucoup à l'intérieur d'une noix de coco, d'une crème glacée, d'une chantilly bien fouetter, sa blancheur me captive et pas qu'un peu. Je suis comme une petite fille qui vois la neige pour la première fois, où celle qui reçoit un cadeau le jour de Noël. Mes pupilles scintillent de mille feux. Je jette un petit coup d'œil, par ci-par là. Juste en face de moi, je vois les arbres qui se recouvrent de petites boules de cotons, ils se déchaînent. Ces petites voiles un peu fragiles se déclinent sur moi, elles tourbillonnent comme des petits cristaux, elles tombent un à un sur ma chevelure châtain en m'effleurant la peau. Un picotement me parcourt mes doigts, j'emprisonne mes mains à l'intérieur de mon manteau bien doublé, elles sont si froides. Le vent me frôle, ce sentiment d'air me caresse, je ressens un effet de chatouillement, ça me transperce, cet effet de courant d'air dans le dos jusque dans ma chaire. Une sensation de froid me glace le sang. Je suis réellement surprise par cette bouffée si légère, c'est un souffle froid, ça me flagelle le corps tout entier.

Ce n'est pas la journée où l'on reste des heures dehors, beaucoup préfère la chaleur de chez eux à ce qu'ils se dorlotent dans leurs couvertures, les volets qui se ferment. Mais moi, mon état d'esprit est encore enfantine, il a besoin qui se libère, qui s'amuse encore plus loin dans le chemin à y entendre le craquement de mes pas. On fait des batailles et des bonhomme de neige. Je le roule dans toute cette poudre pour qu'il soit le plus volumineux, en effet, il est gigantesque. C'est vraiment incroyable ce que l'on peut faire avec cette poussière blanchâtre. Je profites un bon moment de ces bonnes choses qui ne sont qu'éphémère, hélas il y ' a une fin à tout, cette neige s'assimile petit à petit, elle devient cette petite flaque d'humidité, et elle en devient une couche de glace, je sent le craquement sous mes bottes noires, elle devient le verre qui s'éclate. Je me sens un peu frustrée, je veux encore faire des Anges avec mon corps. Mais cette magie pleine de mystère disparaît, comme ce gros bonhomme de neige qui fond, ce n'est pas grave, je sais qu'elle reviendra un jour. Enfin, je l'espère, car elle est rarement présente chez moi.

J'habite dans le Nord-est et non le Canada. Cette période, c'est la saison que je préfère même si j'ai les poils qui se redressent. Beaucoup n'aiment pas le froid, ils disent que c'est déprimant parfois. Je comprends qu'il peut faire très froid, mais moi tout ça me rend vraiment euphorique. C'est l'air où je crache mes poumons. Ça humidifie ce fluide mouvement que j'inspire. J'aime les cris, les rires, les chutes de mes aventures, les batailles de neiges...

Après toute cette agitation, cet amusement, je penses quand même à mettre mon corps en réchauffement pour que ça ne me provoque pas l'hypothermie. J'ai besoin d'un peu de chaleur de ma maison. Je me blottis dans mon plaid bien douillet. Le feu ne crépite pas dans la cheminée, car ma maison est un peu modeste. Je réchauffe alors mes membres au radiateur électrique, c'est ma seule ressource de chauffage. Je reste quelques instants devant. Je me sens irrésistiblement dans une position de bien-être.

En hiver, les journées sont très courtes, les nuits sont proches, le soleil se fait beaucoup plus rare. Il est les lampadaires qui s'allument très tôt, les volets qui se fermes de bonne heure. L'hivernage, c'est le ciel qui est brumeux. Il y ' a juste la lumière de chez soi que l'on allument. J'entends et je vois les rues, de plus en plus désertes. Il n'y a ni le cri d'un klaxon, ni le crie des oiseaux qui chantent. J'entends les éclats de rires de nos amusements. Ce temps donne aussi envie, à ce que l'on se régale les papilles. Sentir l'odeur des chocolats chauds, du café qui coule et qui se déguste chaleureusement, on peut sentir les gâteaux un peu ratés que j'enfourne dans le four quelques quarts d'heure avant. J'aime les bols de soupe que je mouline. Des crêpes à la confiture de Fraise, ou de la pâte à tartiner. C'est aussi les jeux de sociétés en famille, ces soirées de cinéma sur le rétroprojecteur du grand canapé en cuire de la couleur crème de la maison, seulement si la sonnerie du réveil ne retentit pas. À regarder du Walt Disney, des films à ce que mes yeux se mouillent très fort en picorant de délicieux bonbons.


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