LE DEFILE DES MANNEQUINES

Emmanuelle Jade

LE DEFILE DES MANNEQUINES

C’est un faux croco charnel,

La COCO de chez CHANEL,

Dieu que cet ange là est vain,

Voilé par JEANNE LANVIN.

Lolita de PRADA MIUCCIA,

Au flanc plus maigre qu’un chat,

Porte-drapeau de GIVENCHY,

Drapée par NINA RICCI.

                  OH ! MON DIOR !

                  LE DEFILE DES MANNEQUINES !

                  OH MON DIOR !

                  LE DEFILE DES MANNEQUINS !

Manipulées par ARMANI,

VALENTINO et ses manies,

Marionnettes aux fils de soie,

Avancent au pas de l’oie.

Assaut de cent walkyries,

Anorexiques égéries,

Mises au carré par HERMES,

Célébrant une obscure messe.

                  OH ! MON DIOR !

                  LE DEFILE DES MANNEQUINES !

                  OH MON DIOR !

                  LE DEFILE DES MANNEQUINS !

Madones de CHRISTIAN LACROIX,

Sacrifiant leurs corps étroits,

Marines par JEAN-PAUL GAULTIER,

Encordant leurs ports altiers.

(La) MAISON MARTIN MARGIELA

Les fait glisser d’un air las,

Mais ELIE SAAB les épuise,

Qu’elles trébuchent et elles se brisent.

                  OH ! MON DIOR !

                  LE DEFILE DES MANNEQUINES !

                  OH MON DIOR !

                  LE DEFILE DES MANNEQUINS !

Défilé des mille vanités,

File des spectres émaciés,

Des filets de limande,

Rangée de filles grandes.

Sur le catwalk qu’elles arpentent,

Ces déesse osseuses sont les rentes,

Du petit génie misogyne,

Qui ne porte que des jeans.

                  OH ! MON DIOR !

                  LE DEFILE DES MANNEQUINES !

                  OH MON DIOR !

                  LE DEFILE DES MANNEQUINS !

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