Le dessous des cartes

perce-neige

Avouons le… La vérité n'est jamais tout à fait celle que l'on croit. Et encore moins, sans doute, celle à laquelle on aspire ! Il suffit souvent d'un grain de sable, comme on dit, pour que la mécanique la plus parfaite se dérègle et que l'avenir radieux auquel on adhérait l'instant d'avant, se métamorphose, brusquement, en un paysage désespérant de désolation, de ruine et de barbarie… En d'autres termes, rien n'est jamais acquis et mieux vaut, dans ces conditions, ne pas trop s'illusionner sur la marche du monde. C'est aussi ce que vous pensez, n'est-ce pas ?

Sauf qu'au moment, précis, où nous nous apprêtons à le rejoindre, - et nous ne sommes pas les seuls, autant vous prévenir tout de suite - Charles-Antoine Parmentier semble encore à des années lumières, oui, d'admettre une telle proposition. Sans doute parce que cette soirée d'anniversaire – Violaine… Mais tu es encore si jeune, si jolie, si fraiche, ma chérie ! - s'annonce, à cet instant-là, sous les meilleurs auspices. Il s'avère, en effet, que les services de la météorologie nationale se montrent, ce jour-là, particulièrement optimistes, ne prévoyant à brève échéance aucune espèce de catastrophe climatique au dessus de Montmorency. Il faut ajouter, toutefois, car cette information pourrait changer le cours de ce récit, que Charles-Antoine garde, alors, encore en mémoire tout ce que Delphine Michon a bien voulu leur confier, à tous les deux, sous le sceau du secret, quelques semaines plus tôt, à propos d'un certain Fabien quelque-chose qu'elle se faisait fort, affirmait-elle de manière un peu péremptoire, de traîner ici, par les pieds si nécessaire, dès lors qu'il s'agirait de fêter, dignement, les trente huit ans et des poussières de notre Violaine nationale. Fabien, tu ne peux pas me laisser tomber, hein… Fabien, s't'te plait… Bref, tout va donc pour le mieux, n'est ce pas, dans le meilleur des mondes possibles.

Certes ! Mais il faut, tout de même, d'ici là, régler certains détails d'un genre assez technique. A savoir garder l'œil, et le bon, sur la cuisson du bazar tout en assaisonnant légèrement la salade et le riz. Avant de trancher les tomates à toute berzingue. C'qui signifie que j'ne veux absolument per-son-ne dans la cuisine… Rigoureusement personne, bon sang, comment faut-il que je t'le dise, Violaine ? Avec d'autres mots, peut-être… Une autre façon de s'emporter. De s'exciter le tempérament… Vu que, pour espérer s'inviter dans la sauce, s'immiscer gentiment dans l'entre deux, s'acclimater du tourbillon des molécules, il convient, surtout, d'attraper au plus vite un truc quelconque ; le moindre ustensile en bois, métal, plastoc, ou n'importe quoi d'autre ferait l'affaire. On y va ?

Rajoutant, au moment parfaitement opportun, la seule et unique pincée de sel, mes ami-e-s, condiment ou poivre, censée faire la différence, et s'inquiétant alors d'un subtil frémissement de la mixture, et se démenant comme un dingue. Et sautant du coq à l'âne. Et plongeant tête la première dans le fourneau. Et dégageant vite fait la poêle et le faitout, renvoyant tout ce beau monde au fond du premier tiroir venu. Et se rassurant d'une demi-seconde de tranquillité. D'une brève accalmie sur le front des intempéries. S'amusant presque d'une vendetta de poivrons dans le maelstrom du ragoût. Et se retournant d'un bloc pour s'essuyer les mains. S'essorer du même coup la sueur qui vous dégouline à grosses gouttes au milieu du museau. S'autorisant juste à prélever le quart du tiers d'un cinquième d'un centimètre cube de bouillon. Et soufflant comme un bœuf. Chaaaarles-Antoine, ça va ? Expirant longuement. S'emballant. Cherchant le poivre du regard. Exigeant une réponse immédiate de la part de son double qu'il interroge en biais dans le miroir du couloir. Et se disant tout de même… Et s'immobilisant… Et se figeant, soudain, de la tête aux pieds (pas un seul cillement de paupières intempestif, voyez-vous, pas un muscle qui s'autorise une petite folie à ce moment précis, tout le bonhomme au garde à vous !)… Car c'est bien le carillon de la porte d'entrée, noooonnnn ? C'était bien ça qui, brusquement, vient de déchirer le très (très) relatif silence qui, compte tenu du déluge de décibels vaguement jamaïquains en provenance directe de la chambre des garçons, à l'étage, règne en démocrate particulièrement débonnaire sur les quelques cent vingt mètres carrés, hors sol, dont Charles-Antoine et Violaine Parmentier ont été solennellement déclarés propriétaires trois ans plus tôt, en échange d'un bon paquet de pognon, il faut bien le dire. Ding dooooong...

On en pense bien ce que l'on veut mais nul doute qu'il faudrait, un jour, prendre vraiment le temps de saluer la prodigieuse prouesse biologique  accomplie, à cet instant-là, par les trois cent cinquante et quelques grammes de muscle cardiaque de celui qui se fait appeler Charlie par ses collègues de l'hôpital universitaire. Ainsi, d'ailleurs, que par la plupart de ses étudiantes. Et par un paquet d'infirmières qu'il croise ici ou là. Et par diverses autres personnes de sexe féminin aperçues au détour d'un couloir. Du moins celles qui… Il se trouve en effet qu'en moins d'un quart de seconde le myocarde du professeur Parmentier accélère la cadence de manière insensée au point de passer, quasiment sans transition, d'un rythme déjà soutenu à celui généré, à titre d'exemple, par l'ascension en quatrième vitesse de la face nord de l'Everest. Ou à peu près. Entraînant tout de même, dans son sillage, une augmentation très significative du taux de cortisol sanguin. Et une sévère remontée de la systolique. Avec en prime les pupilles discrètement dilatées. Et que je te traverse le salon en coup de vent ! Au risque, accessoirement, de presque tout renverser sur son passage. Y compris Violaine qui lambine à moins de trente à l'heure. Oaaahhhh…. Et se payant le luxe d'un dérapage contrôlé à vingt centimètres de la télé. Parvenant, radieux, à se précipiter les deux mains sur la clenche avant même que Delphine Michon, encore le doigt sur la sonnette, n'ait eu la présence d'esprit de s'adresser à l'infortuné Fabien, une vague pointe d'inquiétude dans la voix. J't'avais bien dit vingt heures, non ?

Vingt heures ? Ou bien dix-neuf heures trente cinq... Ou encore vingt deux heures quarante quatre… Vingt et une heures trente pilepoil. Vingt trois heures chrono… Franchement, quelle importance les ami-e-s ! Vu que vous êtes toujours les bienvenu-e-s ! A quelque moment que ce soit de la journée, ou de la nuit, à l'aube empesée de sommeil ou bien, exténué-e-s de travail, au coucher du soleil, allez-y franco, tambourinez, carillonnez, sonnez trompettes et tambourins, je serais toujours à vous attendre, embusqué derrière la porte d'entrée, la larme à l'œil, le palpitant dans les chaussettes… Oaaahhhh. Et puis, sans plus attendre, vous faire, ni plus ni moins, les honneurs de la maison ! Vous inviter à ne surtout pas rester plantés, là, dans les courants d'airs, l'inconfort du couloir, la pénombre, l'étroitesse du corridor, avec, par devers vous, des fleurs comme s'il en pleuvait, lesquelles vous encombrent les minettes, à grand renfort de papier froissé, de rubans multicolores, d'embrassades sur les joues, ou dans le cou, de guiliguilis furtifs dans les cheveux, de poignées de main d'un genre assez viril, écrabouillant les doigts et tout ce qui dépasse, bagues ou chevalières, je ne sais comment dire.

Ainsi donc, Fabien ! Dans toute sa splendeur… Chevelure éternellement au vent - voilà bien le premier mystère concernant le personnage -, tendance poivre et sel virant, insensiblement, vers une version passablement clairsemée, barbe de circonstance et haleine pas mal défraichie, dispersant, à la moindre éructation, tout un florilège d'effluves ahurissantes, exotiques et disparates, témoignant à cette occasion de la persistance, inattendue en ce début de vingt et unième siècle, d'un monde de démesures, de nuits sans lunes, de transports crasseux et si vite oubliés, de discours pompeux, et alcoolisés, embrouillés, volontiers hallucinés, même. Et, parfois, heureusement, tout à fait inspirés… Car l'homme a bon goût. Il apprécie. Il jauge. Il s'extasie. Arpente, soudain, le salon à grandes enjambées comme s'il s'agissait d'en prendre définitivement possession. Puis tombe en arrêt devant le piano dont il flatte, sans guère de façon, les premières cervicales, puis l'épine dorsale, puis les dernières lombaires, les plus graves, en se bidonnant comme un fou, s'amusant visiblement d'arpèges inédits. Se tordant littéralement, et pouffant. Bordel, ça vient. Puis se retourne, sans transition. Et s'invite, sans prévenir, dans une conversation qui peine à sortir des ornières habituelles que l'on creuse allègrement les soirs de réception. Tente, alors, un mot d'esprit qui ne vient pas. Réprime, au tout dernier moment, hélas pour nous tous, d'une brève contorsion de l'épaule, un épouvantable renvoi dont les nuisances olfactives suscitent, aussitôt, un début d'étonnement. De désapprobation. Ou d'indignation, c'est selon. Fabiiieeen… Répond, sans s'étendre plus que ça, à la moindre question qu'on ne lui pose pas. Ouais, affirmatif, concède-t-il vaguement à Charles-Antoine quand celui-ci s'aventure à qualifier Mick Jagger de simplement génial. Ouais affirmatif, se borne-t-il ensuite, à répéter, douze minutes plus tard, quand Violaine semble enfin comprendre, non sans un léger décrochement tonal dans la voix, que les Pantalons Rouges pourraient, effectivement, à tout moment maintenant, se voir proposer d'assurer la première partie d'un truc de dingue, absolument mythique, si vous voyez ce que je veux dire. Pas les Stones, quand même, bien sûr… Mais… Bon… Accepte, alors, avec un enthousiasme suspect, - s'agit-il de couper court à certaines insinuations venant de Delphine ? -, de s'extraire en moins de deux du fauteuil sur lequel, cinq minutes plus tôt, il a fini par jeter son dévolu, non sans, toutefois, en avoir examiné le velours sous toutes les coutures. Pour, ainsi, délaisser sans beaucoup de remord le parquet qui craque de plaisir, ou le délicat moelleux du tapis aux motifs surannés, et débouler brusquement sur la terrasse princière comme si, quasi recroquevillé sur sa guitare, en une succession de hurlements proprement démoniaques, aouahhh, le mec, il investissait, en majesté, la scène du Zénith… Ou quelque chose d'approchant.

On en est loin, pourtant, croyez moi. Car, précisément, de retour sur la planète Terre après divers et éphémères compliments que Delphine, presque trop familière, s'est, une nouvelle fois, Dieu sait pourquoi, aimablement autorisée à lui adresser, Charles-Antoine se plait, maintenant, à louer le charme paisible, et printanier, et champêtre, de l'extraordinaire paysage dont il entend bien commenter les moindres reliefs à son nouvel ami ! Vu qu'à droite c'est rien moins que la vallée de Montmorency, mon pote. Et je passe gentiment sur les immeubles en contrebas, lamentables de laideur, et même hideux au possible, délabrés à mort, et qui devraient être, ce serait un soulagement prodigieux pour nous tous, com-plè-te-ment-ra-sés, pas plus tard qu'à la rentrée. Là-bas, le stade Henri Patron d'où montent jusqu'ici, quand le vent est au nord, hélas, les soirs de matchs, d'invraisemblables rumeurs de sauvages. Des cinglés comme tu n'imagines pas… Et puis, sur la gauche, j't'le donne en mille, c'est la butte Montmartre qu'l'on devine à peine, mais tout de même, dans la brume… Se gardant bien, cependant, d'évoquer, vous pensez, les vastes entrepôts des anciennes filatures, agencements secrets et confus de cours jonchées d'improbables détritus, de décombres et de ruines, bordées de hangars aujourd'hui désaffectés et peuplés de toute une faune dont mieux vaut ne jamais entendre parler ailleurs que sur M6. Glissant allégrement, d'ailleurs, sur les cheminées d'usines définitivement inutiles car sevrées de toutes leurs addictions et n'expectorant plus, désormais, que des oiseaux solitaires, égarés, on ne sait pourquoi, dans le labyrinthe des couloirs aériens. S'abstenant, aussi, mine de rien, de chanter les heures glorieuses d'invisibles jardins ouvriers depuis longtemps réduits au silence et circonscrits dans quelques ilots, négligés des promoteurs, dans l'entrecroisement bruyant des autoroutes et des résidences, sur papier glacé, opportunément défiscalisées. Omettant également, judicieusement, de rapporter mot pour mot ce qui se murmure péniblement un peu partout, en ville, à propos des bassins d'épuration dont les généreuses flatulences, souvent, parviennent à vous passer complètement l'envie, hélas, de paresser d'ennui sur vos chaises longues, un verre de soda sur la table, à l'ombre des bouleaux. Refusant enfin, et non sans malice, de s'appesantir, plus que de raison, sur la présence, incongrue dans le quartier, de bâtiments administratifs particulièrement désolants et dont la silhouette approximative, abondamment taguée, barre de ses chicots hallucinés presque la moitié du panorama. Puisque, plus bas… Plus bas… Ou plutôt juste à côté. Oui, derrière la haie, comblée d'une piscine quasi olympique, et même d'un tennis que personne, ou si peu, ne fréquente plus, la luxueuse et insolente retraite d'un couple ab-so-lu-ment-char-mant. Charmants ? Du moins, sous réserve de les prendre explicitement, non pas pour ceux dont ils espèrent, sincèrement, pouvoir, un jour, donner l'image, - celle de deux êtres tout à fait complémentaires, encore jeunes malgré tout, et si cools au fond, vraiment ouverts sur le monde, tellement épris de libéralisme, tellement drôles et cultivés, tellement en prise avec l'esprit du temps, tellement… -, non pas pour ceux-là, donc, mais pour ceux qu'ils sont effectivement… A savoir, s'agissant de Jean-Christophe, un gros bonnet de l'édition et, s'agissant d'Estelle, une avocate hors pairs, vaguement spécialisée en droit des affaires. Charles-Antoine, je sens, comment le dire, je sens… qu'il faudrait impérativement que je prenne en mains votre portefeuille d'actions…

Peut-être. Et même sûrement, en vérité. Nous y reviendrons… Mais, pour l'heure, soudain, Charles-Antoine n'est plus très loin de croire avoir, enfin, atteint ce qui s'apparente au nirvana… Du moins dans sa version humaine et, on peut le dire, raisonnablement accessible. Au moment même où Violaine et son amie s'apprêtent à rejoindre le coin des garçons, s'aventurant, à leur tour, sur le marbre lissé et légèrement glissant, sans cesser d'alterner confidences chuchotées et sourcils subtilement froncés, au moment, précisément, où Fabien se précipite, littéralement, vers l'incorrigible Delphine et lui cajole ostensiblement le creux des reins, et même plus bas, et que la blonde sirène, radieuse, se tortille gentiment de droite à gauche, ou plutôt d'avant en arrière, d'ailleurs, en le suppliant mollement de l'épargner, tout en jetant à la ronde de petits regards amusés, au moment même où Violaine, presque surprise, s'immobilise puis semble, alors, lui sourire tout à fait franchement, à lui et rien qu'à lui, Charles-Antoine, retrouvant miraculeusement, durant quelques interminables secondes, très exactement la même expression du visage, des yeux en amande qui dévissent, que celle avec laquelle elle l'avait mystérieusement séduite, quinze ans plus tôt, au cours d'une mémorable soirée de célibataires, particulièrement arrosée, à ce moment là précisément, Charles-Antoine Parmentier parvient, sans même s'en rendre compte, à gravir les dernières marches conduisant directement au plus doux des bonheurs. Car rien, sans doute, ne pourra plus, désormais, le combler davantage, n'est ce pas ? Mettez vous un peu à sa place… Vous réalisez, soudain, qu'au fond la vie vous a apporté, à bientôt cinquante ans, hélas, mais c'est déjà ça, infiniment plus que ce que vous n'en aviez jamais espéré, autrefois. Car vous réalisez aussi, et tout aussi soudainement, que Violaine, votre Violaine, s'avère être tout simplement splendide. Et diablement attirante. Radieuse. Emoustillante au possible. Intelligente et sensible… On continue ? Oui, car, à l'hôpital, votre réputation professionnelle n'est plus à faire. Vous êtes, maintenant, presque mondialement connu comme celui qui a, on peut le dire ainsi, quasi révolutionné, avec audace et génie, la chirurgie de l'uretère ! Rien que ça... Quant à vos deux monstres qui se payent le luxe de se jeter, au même moment, sur les cacahuètes, les chips, le saucisson et le reste, ils sont adorables, au fond. Et seront demain, vous n'en doutez pas, ce que vous n'avez jamais rêvé pour vous même. Sans parler du ciel, qui, à cet instant-là, ne peut se montrer plus clément, vous ne croyez pas ? Vu que le soleil disparaît, alors, derrière les collines emportant, dans son sillage, de longues somptuosités de nuages empourprés. Et que vous sentez, sur le visage, l'empreinte, légère, d'une brise presque sensuelle qui vient, à point nommé, pour tempérer la chaleur de l'été. Oui, soudain, vous n'entendez, ou plutôt, n'écoutez plus rien. Ni le bourdonnement lointain de l'autoroute qui charrie sur l'asphalte, à l'heure des chassés croisés de juillet, ou des retours de week-end, ou même, d'ailleurs, à n'importe quel moment de la journée, ou à peu près, ses convois de fantômes épuisés, anonymes silhouettes qui conjuguent, définitivement, leur désir au passé et n'aspirent, généralement, qu'à se conformer aux injonctions de slogans explicitement publicitaires. Ni, non plus, les avions silencieux qui gagnent lentement la stratosphère, épris d'air pur et cristallin, défiant le sens commun de l'attraction terrestre, s'élevant en clignotant au dessus du cloaque poussiéreux de la grande métropole. Ni les hélicoptères qui traversent l'horizon en pointillé, mais en vous surveillant toujours du coin de l'œil. Ni les sirènes des pompiers ou les klaxons des gendarmes qui s'entrainent péniblement à singer maladroitement leurs doubles télévisuels. Ni les appels au meurtre, bordel, qui ne viennent de nulle part mais finissent par fleurir un peu partout. Rien. Vous vous demandez juste, alors, mais en évitant, soigneusement, de formuler à voix haute la moindre hypothèse, pourquoi Violaine, soudain, se penche si dangereusement vers Delphine, en gloussant comme une malade, quitte à faire un peu plus qu'effleurer le buste puissant de Fabien. La vie, votre vie, est ainsi.

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