Le Divan des Idoles
je-est-un-autre
Thomas est sorti du coma des cris des asiles des déchainements injustifiés d'horreur dans sa tête des clopes qu'il ne sait pas allumer des soupirs de lassitude de ses larmes étranges et craintives de sa suffocation pénible des bandages sur le bras avec des cachets qui augmentaient son ingurgitation de pilules déjà bien entamée et toujours les cris dans les asiles il a démissionné du skate-park et des seringues d'héroïne et il s'endort dans les bras nus de Jack il enlève la poudreuse de son nez trainée de poudre infâme car Thomas est sorti du coma Thomas est sorti de l'hospice où les gens se cognent la tête contre les murs jusqu'au sang et ils attendent l'épiphanie en vain toujours en vain des éclairages rouges sur la peau Thomas est sorti du coma ça fait rire Jack les sonorités tout ça la rime riche involontaire et le sérieux du docteur qui lui disait en même temps « et vous votre désintox » mais on avait déjà perdu Jack car Thomas était sorti Thomas allait revenir avec lui pour voir des monstres encore pleurer danser sur de la musique trop forte pas savoir fumer encore prendre son rail de coke comme on prend un café tenter de cacher ses cernes noires et ses os qui suintent comme des pores infectés ses pupilles toujours dilatées revenir dans le lit de Jack lui faire l'amour après l'avoir tabassé après s'être engueulé si fort que les murs se sont repliés cachés et les meubles ont pris la fuite même le miroir s'est brisé on allait revoir Eden qui n'a plus ni corps ni nom mais un pseudo et une bite et Simon qui cherche Samuel son jumeau qui est mort depuis longtemps mais le cerveau arrive pas à comprendre mais c'était pas lui dans l'asile c'était pas lui qui portait des lames de rasoir sur ses mains sur ses veines comme une sorte de sex-toy funéraire c'était pas lui qu'on a retrouvé dans un caniveau avec le reflet de la lune ou du soleil Jack ne sait plus dans la mare de sang c'était pas lui qu'était si triste au point de faire du mal aux gens de baiser de s'enivrer de danser avec son casque planté sur ses oreilles toujours les cris des avoines des herbes des asiles puants et bruyants je vois des monstres Jack je vois des monstres je t'aime je t'aime je t'aime sans arrêt lundi pilules mardi coke mercredi psy jeudi baise vendredi néant samedi cigarette dimanche en veille non c'était pas lui car c'est Thomas qui sort du coma et pas Simon jamais Simon on se revoit demain Tommy et ben non on se reverrait pas demain car demain la lune ou le soleil se reflètera dans une mare de sang ruelles trop sombres et on imagine dans les bâtiments les gens qui pleurent qui rient qui dessinent qui écrivent qui font l'amour qui meurent qui dépriment qui se frappent qui se droguent qui se plantent qui vivent et quand Thomas sort de l'asile ses jambes maigres se défont de son corps tout se dévisse comme avant rien n'a changé et Jack se demande vous avez servi à quoi vous là qui me regardez vous avez servi à quoi trou du cul un jour je vais le perdre on se perd déjà la trajectoire qui s'efface le temps figé dans ces enceintes blanches broyer du noir du blanc du jaune du vert t'imagines Jack si un raciste devient aveugle et qu'il voit tout en noir d'un coup pour lui ce sera l'Enfer Thomas avait un rire cassé qui grince il sentait le kérosène et le brûlé il a un défaut dans ses yeux noirs les iris se barrent s'éparpillent dans l'oeil éclatée une décharge de drogue qu'a mal tournée pupille qui se dilate tant si bien qu'elle explose l'oeil en des milliers de fragments échange de larmes de paroles de souffle puis le silence je veux voir la mer je veux voir la mer mais tu ne verras rien jamais juste le noir toujours le noir mais le monde est bleu les cendres sont bleues le soleil est bleu et ça changera pas jamais car oui Thomas est sorti du coma et Jack pleure puis rit dans un tourbillon effervescent d'émotions contradictoires Eden s'en fout et Simon demande où est Samuel mais Jack pleure car oui Thomas n'est plus dans le coma les bruits des asiles et les lamentations se dissipent fumée en ébullition si noire très noire elle aussi mais non car tout est bleu et Thomas est sorti du coma.
Note de l'auteur : Un jour, promis, j'arrêterai l'écriture automatique sans ponctuation, parce que ça devient lassant.