LE FER L'AMOUR

lanimelle

Le fer l'amour
 
(Un jour j'avais jeté ca, en plein milieu et pour changer je n'avais rien expliqué…)


Un va et vient brutal
La tête une première fois sur l'enclume
Les vaisseaux les petits en premier
Eclatent
Les larmes coulent et c'est vivre aussi
Je respire
Recule
Le cuir n'est pas atteint
Je continue
Je te parle de faire l'amour
Tu réfléchis
Tu ne sais pas
Tu penses à autre chose
Je balance à nouveau ma tête sur l'engin
Bien sur il ne bouge pas lui
De marbre on penserait
Pourtant ce n'est pas vrai
Cette fois ci la peau se craquelle
Des petits filets de sang se faufilent
Mes rides sont des sillons rouges
J'ai mal
Je souffre
Je me dis que je n'irai plus dessus
Je me le dis
Et puis on finit par oublier ce qu'on se dit
La mémoire est un tissu toujours défectueux avec le temps
Je reviens vers toi
Tout est si fragile pourtant
C'est ici près de l'enclume que j'aime être
Un peu comme les oiseaux sur les branches
Ou comme les larves terrestres, invisibles à la surface
Encore un
Cette fois ci j'ai entendu craquer quelque chose
J'ai vu les étoiles on dit souvent ça
Je crois que c'était un os ou peut être plusieurs
Je pense à la pénétration
Je pense que faire l'amour ce n'est pas ça
Je pense aux invasions des papillons
Tes yeux sont derrières des verres et déjà si tu les retirais
Tu me le ferais comme j'aime
Tu me toucherais peut être
Juste du bout de tes doigts ou de tes lèvres
Une bosse se dessine
Le front déformé je te regarde encore
Le fer de l'amour c'est accueillir ou à donner
Je n'irai pas ailleurs me faire réparer
J'ai besoin de toi pour cela
De ce que tu pourrais remplir et puis combler
Je regarde dans la glace les dégâts du temps et
La fraicheur du printemps ne laisse plus rien éclore
Je pense à cette calligraphie et à la ligne de fin
Droite
Un peu comme j'imagine l'éternité
Pourtant je n'en suis qu'aux courbes dessinées un peu plus haut
La où la douleur me faisait bouger le pinceau
Ce matin j'ai failli rejeter mon front dessus
Mais j'ai encore mal
La bosse ne disparaît pas
Et j'ai des fourmis dans la tête
Qui me grignotent les méninges
Tu es là
Tu ne vois rien
Les yeux rivés dans l'ère virtuelle
Je pense au masochisme
Et je sais que je n'en suis pas
Le temps, les traces du vivre me suffisent d'affirmer ca
L'été finira bien par être là
Et moi
Sur l'enclume
Je sais
Que je ne me tuerai pas
 
L'animelle


https://www.youtube.com/watch?v=wwNIOjAax9s 


Signaler ce texte