Le Fil des Rêves - Chapitre 8 : Familiers
Lynn Rénier
Il était midi sur la grande pendule de l'école, quand je me rendais enfin à la bibliothèque, seule. Je ne pouvais pas m'empêcher de faire un détour par l'animalerie. Il nous fallait choisir un familier pour nous accompagner durant notre apprentissage. Chouette, chat, chauve-souris, rat, hibou, et même reptile. Nous avions presque l'embarras du choix.
Mais rien ne m'était aussi bien désigné que la jeune louve que le responsable de l'animalerie me proposait. Elle me faisait même penser à la forme que j'avais arborée pour venir jusqu'à l'école. Ma nouvelle amie était adorable et sa frimousse me plaisait. À peine avais-je décidé de la prendre pour familier qu'elle ne me lâchait plus d'une semelle.
Je lui donnais le nom de Nui. Tandis que je me dirigeais vers l'escalier pour gagner la bibliothèque, la sachant sur mes traces, elle se mettait soudainement à gronder. Je me retournais pour la réprimander, surtout pour savoir ce qui l'avait poussé à grogner ainsi.
La petite louve était tournée vers l'angle du couloir, le poil hérissé, tendue comme l'aurait été un chien de chasse à l'affut. Je venais à sa hauteur, lui demandant ce qui la mettait ainsi en rogne. C'est alors que, tandis que je caressais son poil noir, une ombre me survolait.
J'étais prise d'un sursaut. Un bruissement de plumes me parvenait et je voyais approcher un petit faucon. L'oiseau se posait sur mon épaule et sifflait doucement, comme s'il me saluait. J'étais un peu effrayée, surtout à la vue des serres du rapace. Je ne tenais pas à ce qu'il me blesse. Nui grondait, souhaitant éloigner l'étranger de moi. Mais je la rassurais en lui murmurant doucement que tout allait bien.
Seulement, elle s'apprêtait à attaquer le rapace pour me protéger. Une voix grave l'arrêtait avant qu'elle ne bondisse :
- Flam, viens ici.
Le faucon quittait mon épaule pour s'éloigner dans le couloir à la rencontre de celui qui l'avait appelé.
© Lynn RÉNIER