Le flood du Medjnoûn

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Le flood du Medjnoûn

Une variation supplémentaire comme vibration perdue. L'éperdue est bien un fruit défendu. Contestation des illusoires et déraisonnables phrases à venir. Les yeux sont noirs et inatteignables. Difficile de rester concentré. Travestir un monde inerte. Une perte de temps tant la contemplation s'est faîte dans la discrétion. Sans sommeil du crépuscule à l'aube, l'enveloppe vidée de son message est rangée dans son box. Hors des coups durs. Hors des réalités. Hors d'elle-même. Hors de tout.

Porter un masque en papier calque. Un brouillard permanent où les mots déprimants ne sont plus amusants. Juste fuyants. Des mots faciles à digérer. La complexité entre en confrontation directe avec la flemmardise. La progression est déjà derrière. Reclus dans des pensées sans formes. Déformer l'impraticable chemin pour arriver à l'histoire sans fin.

Énième début qui voit déjà ce douloureux point final ne jamais arriver. Tout n'est que silence. Plus rien ne balance. A avoir essayer de lancer une idée et déjà se sentir délaissé. Ignoré. Délabrement permanent des ultimes vestiges sans gloire. La victoire du dérisoire amant aimant qui corrompt le fragile magnétisme. C'est un prisme aux prises indirectes. Un autre versant qui se cache derrière le fatiguant sourire du tout va bien. Une attirance qui danse autour d'une jambe nue. Une déviation sans espérance qui bifurque au-delà de la réalité altérée. Triste ballade dans un siège arriéré. Une instabilité permanente qui vomit tout son sang froid. Il ne reste plus qu'à envoyer une nouvelle connerie pour que la mascarade porte un peu plus loin vers l'Au-delà..

Marre de voir pleurer au fond des yeux noirs. Même aveuglé par les murs capitonnés la terre continue à trembloter dans cet air à l'aire si réduite. Obnubilé par une paire de bottes de cuir sans vraiment comprendre la nature d'un aveu formulé dans un état piteux. Envieux du cultivé et de sa fleur en pleurs. L'erreur d'avoir laissé Aragon fendre un cœur de fou.

Medjnoûn

C'était si prenant que j'ai commencé à lire à voix haute avec ma voix monotone et mal assurée. Bégaiements sporadiques sur ces noms jamais prononcés mais qui avaient des airs de déjà vus. Le démon semblait à son aise et certains mots sonnaient tout seul malgré une écriture imprononçable.

Ce livre était un trait d'union entre les univers croisés des différentes religions. Un bout d'Espagne arabisant qui tardait à se retrouver à nouveau planté sur la croix. Une mélange poétique qui se lisait comme s'il se révélait à mes yeux sans avoir besoin d'une explication de texte. Les Djinns en chemin vers les anges s'allongeaient entre les lignes pour révéler leurs voix. J'entendais et c'était beau. Ce chant qui rythmait ce texte à la forme de souk. N'importe quelle ligne « C'est dans mon miroir que je lis le roman de mes propres crimes ». J'étais comme Medjnoûn. J'étais un possédé dépossédé de sa raison et qui suivait la folie au bord des larmes des autres. Ma poésie n'était l'écho d'aucun cri ! Peut- être juste celui de l'oiseau qui revenait aux premiers rayons du printemps. A chaque ligne le miséreux corps partageait avec dieu des mots que lui seul entendait. C'était le don et la malédiction. Toujours aux alentours d'Alâm Al-khayâl. J'arrivais vers toi et je m'éloignais aussi. Je revenais toujours. Les influences étaient bonnes quand j'entendais venant d'un intérieur le chant du muezzin. Le démon se faisait plus léger. Les larmes s'évaporaient. Une congestion où les âmes procédaient à un chant fait d'une seule voix. Indistinct discours sans fin où personne ne dévoilait son identité mais où tout était volé pour le plus grand plaisir des âmes volages.

Il était si drôle pour moi de confondre ces mots qui n'étaient pas les miens avec mes sensations qui n'étaient en rien à lire entre les mêmes lignes. Et de vouloir les consigner dans des tournures qui ne représentaient plus de messages assez clairs pour être comprises. D'une insuffisance flagrante mais qui reposait l'âme au bout d'un autre ailleurs pour échapper à cette condition.

L'imagination rejoignait le réel quand les voix venaient du ciel avec une vision permanente. Les anciennes maîtresses faisaient monter l'envie d'atteindre à nouveau le ciel. Les nouvelles maîtresses de leurs vibrations jouaient sur un désir inconnu. Faisant vibrer de leurs voix proches un nouveau feu. Parfois elles se plantaient sur le bas du ventre en faisant simplement face. Parfois juste avec un regard. Une intonation. Toujours elles reprenaient en octroyant les larmes sur cette âme faible qui était déjà dans l'oubli.

11/12/2014 :

Chante sur le sable brûlant, percussions des mains caleuses, on danse pour ne pas faire la guerre ... 



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