JESSIE . Chapitre 32

Jp Scriblerus

Résumé des chapitres précédents : Jessie Cassegrain l'étudiante déglinguée et vénale se venge de sa rupture avec Sébastien Villepou pour corrompre le père Charles Villepou qui succombe.

Chapitre 32

Charlène le fusible de rechange. 

   " Elle baisait. Je suis certain qu'elle baisait. " se disait Sébastien Villepou liquéfié, pantelant de rage. Et moi je suis le fils d'un vrai salaud. Mais qu'est-ce que c'est que ce cirque, qu'est-ce que tout cela veut dire, qu'a t-elle voulu me signifier. Je vais proposer à Charlène de venir avec moi en Turquie. Il faut absolument que je vois Charlène.

                                                                *

    Charlène est là à sa caisse, appliquée, son visage c'est l'effigie de la Colomba de Mérimée, ses lèvres si joliment dessinées... et s'il commençait véritablement à l'aimer cette fille. Tandis qu'il rédigeait son chèque il lui dit sans la regarder: " Charlène je t'attends à la sortie à vingt-et-une heures."

   " Voici monsieur. " Elle lui tendit le ticket de caisse et commença à enregistrer les achats du client suivant.

   Il pleut il n'a pas de parapluie. Il va s'abriter sous l' auvent de la sortie du personnel. Il a encore vingt-minutes à attendre. La voici qui sort. Il la laisse un peu filer pour ne pas l'ennuyer au regard de ses collègues, elle ne semble pas le chercher, elle l'a pourtant entendu à la caisse, entendu et écouté, la voici cheminant seule.

   Alors il la rejoint et accole son épaule à la sienne. Ils marchent du même pas cadencé. Ils regardent droit devant eux, il lui dit c'est vendredi, c'est mon week-end parisien, je t'emmène chez moi, elle lui dit du même pas une deux une deux, les estampes japonaises c'est dépassé depuis longtemps. Ils sont côte-à-côte dans le métro. Elle a pris la même station que lui, elle le suit, elle est donc d'accord.

    Elle poserait bien sa tête sur son épaule. Avoir une épaule sur laquelle reposer sa tête, un bras qui vous entoure, une main qui réchauffe la vôtre. Elle lui dit; je ne sais pas si c'est une bonne chose d'aller chez toi, on pourrait peut-être s'essayer un petit resto tranquille, j'aimerais mieux, j'y serais plus apte à encaisser tes bêtises, enfin jusqu'à une certaine limite...

   Ils entrent dans une pizzeria. Et Sébastien raconte à Charlène l'étrangeté de l'échange téléphonique qu'il a eu avec Jessie et dit sa conviction qu'il avait, qu'elle n'était pas seule et que plus encore il subodorait qu'elle était tout en lui téléphonant entrain de copuler. Mais cette fille questionne Charlène, elle est comment enfin ! Alors Sébastien sort une photographie d'une Jessie souriante et éblouissante de formes.

   -   Oui je vois, fit Charlène, le coeur pincé.

   Elle rend la photographie à Sébastien.

  -   Si tu veux tâter de ce genre de filles, c'est ton droit Sébastien, mais elle te sucera jusqu'à la moëlle. Bouge-toi je t'ai déjà dit une fois adieu, et demandé de me laisser tranquille, cesse de jouer au chat et à la souris avec moi, et d'ailleurs avec l'autre aussi...

   ....  je ne suis pas ta baballe, uniquement là pour emplir le vide de tes états d'âme en attendant que tu en trouves une autre. Je ne suis pas l'amie Ricorée même si je te veux du bien, mais du bien j'en veux pour moi aussi, il ne faudrait plus que ça tarde.

    Tu es agaçant tu es mal dans ta peau, dans ta tête, cette fille te bouffe, te pourrit le coeur, et tu te regardes trop le nombril. Être super intelligent dans le domaine des sciences ne suffit pas à l'être dans le domaine du coeur.

    Je n'accepte pas d'être l'alternative, ta mesure compensatoire, ton plan b, ton aide-soignante, la suppléante parce que comme la nature tu as horreur du vide, ton soin palliatif, je ne fais ni dans le social ni dans l'humanitaire.

   Sébastien je ne te suis intrinsèquement rien.

     La bonne cruche de Charlène est là. Sébastien regarde Charlène, béat, interloqué, idiot :

   -   ...

  -  Eh oui monsieur je ne suis pas transcendante, je ne peux l'être, une hôtesse de caisse ! mais une hôtesse de caisse c'est d'abord un organisme vivant, un être qui pense, un roseau pensant et qui aime...

   Sébastien écoute Charlène. Il ne l'a jamais prise pour une demeurée, mais sa manière de parler posément, douce et sensée, et là très affirmée et affermie le séduit plus qu'à l'accoutumée. Il y a un silence, il lui prend la main :

 -  Charlène, accorde-moi encore un peu de temps, regarde comme je suis bien avec toi ne le sens-tu pas ? Cette histoire du téléphone me rend fou, je vais devenir fou Charlène, nous étions si bien dimanche dernier... Charlène je ne sais plus où j'en suis.

 -  Tu vois ! tu recommences ! Il recommence, ce n'est pas possible, il est malade ce type ... pense t-elle, et maintenant son histoire de téléphone ! elle soupire

 _   et je sais que je suis ton amie, ta grande amie, mais Sébastien je ne suis pas ton fusible de rechange.

   Charlène se lève de table, elle sort de la pizzeria, elle fuit, elle court et disparaît...

 -    S'il vous plaît plus qu'une, plus qu'une pizzeria ...

     un fusible de rechange …

                                         µµµ

05052013 .

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A Suivre

   Retour au calme après le cataclysme ?

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