Le Garagiste
Ver Du
– Enfin fini ! dit-elle en éteignant son ordinateur. Je vais pouvoir profiter de mon week-end.
Elle ramasse ses affaires et prend son téléphone qu'elle a entendu vibrer quelques minutes plus tôt. C'est une de ses amies qui lui demande si elle veut venir la rejoindre en ville pour un after-work entre filles.
Alors qu'elle tourne la clé de contact, le moteur refuse de démarrer.
– C'est bien le moment ! Grogne-t-elle derrière son volant. Mais depuis le temps que le démarreur donne des signes de faiblesse, j'aurai du appeler le garage…
Elle arrive enfin à partir et rejoint son amie qui l'attend à la terrasse d'un pub. Les deux jeunes femmes s'embrassent et Amélie raconte ses déboires et lui demande si elle connaît un garagiste sérieux. "Avant c'est mon mari qui s'en occupait mais maintenant je ne sais pas à qui m'adresser et je n'ai pas envie de reprendre contact avec son ami mécano."
– Je te comprends ! Moi j'emmène ma voiture au garage près des pompiers, ils ne m'ont jamais arnaquée. Dis que tu appelles de ma part et demande Alain, c'est le chef mécano.
– Merci, je ferai cela demain matin.
Elle rentre chez elle et pose le papier avec le numéro près de son sac pour être sûre de ne pas oublier d'appeler le lendemain.
– Allo ! Le garage de la caserne ?
– Oui ! Bonjour ! Lui répond une voix semblant sortie d'un film d'aventure.
Elle ne peut s'empêcher de tenter de lui mettre un visage, un physique de baroudeur. Son corps frémis.
– Pourrais- je parler à Alain ? C'est Mélanie qui m'a dit de vous contacter.
– C'est moi ! Que vous arrive-t-il ma petite dame ?
"Ressaisis-toi ma grande !"
– Euh !... Oui !... Bonjour ! dit-elle bafouillant, de plus en plus troublée par la voix de son interlocuteur. Je voulais savoir si je pouvais vous emmener ma voiture pour un problème de démarrage ?
– Ne bafouillez pas ! Ce n'est pas si grave. Racontez-moi tout… Je suis certain que vous avez beaucoup de chose à me raconter.
Elle rougit au téléphone et commence à décrire la panne.
Pas de soucis, si vous pouvez me la déposer ce soir je pourrais m'en occuper dès demain matin et si vous voulez je ferai une révision complète…
– Ce serait parfait, mais comment vais-je rentrer chez moi ?
– Ne vous inquiétez pas, je vous raccompagnerai. Ce sera aussi un ravissement de découvrir la femme qui se cache derrière cette voix si suave...
A ces mots, elle sent un frisson parcourir son corps. Ce garagiste a vraiment une manière bien à lui s'exprimer. Elle aimerait bien elle aussi avoir une révision complète avec un homme qui a une telle voix.
– Vous verrez cela ce soir.
Elle tente de garder son sang-froid pour ne pas laisser paraître son trouble mais le garagiste a perçu son hésitation.
– -Je l'espère bien… Vous verrez votre voiture sera comme neuve. Et si votre ramage se rapporte à votre plumage….
– Si vous me parlez ainsi, je veux bien être celle qui vit au dépend du flatteur. ! Elle l'entend rire au bout du fil et elle raccroche songeuse. Ce type la draguait ouvertement et elle n'a rien faire pour le retenir. Depuis son divorce, c'est la première fois qu'elle se sent attirée par un homme, enfin une voix.
La tête pleine d'images, elle se rend à son travail. Elle a du mal à se concentrer. Comment peut être cet homme ? Comment est-il dans son bleu de travail ?
Elle imagine ses mains sur son corps, elle ressent ses caresses glisser sur sa peau, ses doigts venir frôler ses lèvres, ses seins, ses fesses, ses courbes.
Elle voudrait tellement sentir ses lèvres sur sa peau. Elle le souhaiterait avec une barbe de quelques jours pour sentir ses poils la frôler, la faire réagir. Elle pense à ses mains qui glissent sur le torse musclé, qui courent le long de la colonne vertébrale de son amant pour masser des fesses fermes.
Elle se voit déjà allongée sous lui, écartant ses cuisses pour lui permettre de prendre et de donner du plaisir.
Elle est plongée dans ces pensées troublantes quand son téléphone vibre.
– Allo ! Amélie, tu as appelé ?
– Oui c'est fait, il me prend ma voiture ce soir.
– Super ! Au fait, je ne t'ai pas prévenue hier soir, mais il a une voix à faire craquer une nonne.
– Oh oui ! Je ne te raconte pas dans quel état elle m'a mise.
– Je me doute bien… Attends de voir ce soir, dit-elle en rigolant à l'autre bout de la ligne. Mais ce n'est pas pour cela que je t'appelle…
Elle commence alors comme chaque jour ou presque à lui raconter sa vie sans oublier les détails croustillants qui augmentent son trouble.
Sa journée finie, elle quitte son bureau et se gare devant le garage vide à cette heure, les mécaniciens sont rentrés chez eux.
Excitée, elle va découvrir qui se cache derrière cette voix pénétrante qui lui retourne les sens.
Elle toussote pour signaler sa présence et,… un nain sort de la réserve.
– Bonsoir ! Alain pour vous servir.